Brexit: inquiétudes au Royaume Uni sur de potentielles fermetures d'usines Stellantis


La maison mère de Fiat, Peugeot, Citroën et Opel/Vauxhall, qui dispose de deux principaux sites de fabrication au Royaume-Uni, à Ellesmere Port (nord de l'Angleterre) et Luton (au nord de Londres), a notamment prévenu les députés britanniques, dans une contribution publiée fin avril, d'un risque de "désavantage concurrentiel majeur" sur les véhicules électriques.

"Si le coût de la fabrication de véhicules électriques au Royaume-Uni devient non compétitif et non durable", notamment par rapport aux voitures venues du Japon et de Corée du Sud ou fabriquées dans l'UE, les activités au Royaume-Uni "vont fermer", poursuit Stellantis. Le groupe s'inquiète notamment d'un durcissement prévu des "règles d'origine" dans le traité commercial post-Brexit avec l'UE, qui imposera à partir de 2024 qu'au moins 45% de la valeur des pièces du véhicules provienne de l'UE ou du Royaume-Uni pour être exempté de droits de douane.


Stellantis a toutefois rappelé mercredi, dans une déclaration transmise à l'AFP, que le groupe "a investi dans le site d'Ellesmere Port, qui démarrera cette année la fabrication de petits fourgons électriques". "Nous avons besoin d'un meilleur accord post-Brexit", a martelé mercredi le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, en écho aux demandes de Stellantis, qui voudrait voir l'exécutif britannique se mettre d'accord avec l'UE pour repousser à 2027 l'entrée en vigueur des nouvelles règles.
Un porte-parole du gouvernement britannique a indiqué mercredi que la ministre du Commerce Kemi Badenoch avait déjà soulevé le problème avec Bruxelles. "Nous espérons parvenir à une résolution à ce sujet avec l'UE", a-t-il dit, notant aussi que la question affecte les industriels des deux côtés de la Manche. "Le gouvernement a été prévenu depuis plus d'une décennie qu'il devait investir dans des usines de batteries pour assurer une transition en douceur vers la production de véhicules électriques au Royaume-Uni, mais il n'a pas agi", a dénoncé de son côté le syndicat Unite.

"Aucune stratégie"