Bruno Le Maire à Londres : profiter des conséquences du Brexit pour relancer l’économie française
A quelques heures de son meeting avec le Premier Ministre Britannique Rishi Sunak, à quelques jours du 120ᵉ anniversaire de l’Entente Cordiale entre la France et la Grande-Bretagne, Bruno Le Maire Ministre de l’Économie et des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique s’est exprimé ce jeudi 2 novembre à la Résidence de France à Londres, sur les directions du gouvernement relatives à la croissance du pays.
Aux côtés de notre Consul Général Monsieur Melki, il a tenu tout d’abord à célébrer le premier anniversaire de notre Ambassadrice Madame Hélène Duchêne à son poste à Londres et a remercier son grand ami Alexandre Holroyd pour sa « brillante efficacité » comme représentant des français expatriés au Royaume-Uni.
« Nous restons – a souligné Monsieur le Ministre avec élégance et humour au sujet de nos hôtes britanniques - des amis très proches même si nous sommes séparés pour l’éternité par La Manche ! Ils ont certes fait le choix du Grand Large – là où notre Président de la République Emmanuel Macron a lui fait le choix de l’intégration européenne. »
Monsieur Le Maire est convaincu que d'ici à 25 ans, les nouvelles générations « comprendront que le « grand large » donne un goût de liberté grisant mais que la sécurité et la prospérité européenne ont du bon aussi ». Depuis un an, date du dernier déplacement de Rishi Sunak à Paris, les liens entre la France et l’Angleterre se sont, selon Bruno Le Maire resserrés, tant sur les sujets du climat, que sur les sujets technologiques et stratégiques. « Nos liens se sont renoués et nous avons vocation à nous entendre et bien travailler ensemble malgré quelques divergences d'opinion »
Mais a-t-il aussi expliqué, « l’amitié n’exclut pas la compétition et la concurrence : en gardant, bien sûr, l’esprit de fair-play qui nous est cher. Mais pourquoi se priver de profiter des conséquences du Brexit notamment pour la place financière de Paris ?
Merci à tous pour vos conseils qui m’aident à attirer en France une partie de la place financière de Londres et la maintenir à la première place financière du continent européen. Aujourd’hui est un vrai tournant dans l’image de ce que l’on peut se faire de la France dans le Monde - l’image économique et financière de notre Nation. Il y a 20 ans on se disait « Pauvre France ! », incapable d’ouvrir des usines, d’attirer les investisseurs internationaux. Depuis 7 ans, nous avons engagé une transformation économique du pays avec succès et les résultats commencent à se voir. Notre nation - a-t-il poursuivi avec son optimisme légendaire, est devenue la plus attractive pour les investisseurs en Europe , nous sommes devenus « désirables » ! Ce n’est pas rien pour la plus vieille nation d’Europe ! Nous avons ouvert plus de 300 usines dans des territoires parfois dévastés par les délocalisations industrielles depuis 30 ans (Dunkerque par exemple) et aujourd’hui ces régions se développent à nouveau avec des équipes et des équipements flambant neufs, des ouvriers, des élus locaux et des ingénieurs optimistes.
Monsieur Le Maire a alors insisté sur la nécessité selon lui de "continuer dans cette voie : gérer « en bon père de famille » ne suffit pas ; il faut remettre du charbon dans la machine. Nous sommes à un moment de bascule ;
- bascule de la mondialisation géopolitique (conflit au Proche-Orient, en Ukraine). Nous sommes un régime démocratique capable de résister à un régime totalitaire comme celui de Poutine. Nous ne devons pas mettre nos valeurs dans le fond de nos poches ou montrer que nous ne sommes pas capables de nous défendre ;
- bascule économique avec une économie américaine qui sort en force de la crise de la Covid et de la crise de l’inflation - là où l’Union Européenne a une croissance faible et une production faible.
Nous devons relancer la machine et je suis venu ici à Londres chercher l’énergie britannique et l’énergie des Français expatriés. Je m’attèle à lever les freins qui bloquent la création d’emplois dans notre pays, à simplifier les normes et les contraintes qui pèsent sur nos entreprises. Nous redevenons une grande nation de production et pas seulement une nation de consommateurs. Une nation qui crée des richesses et pas une nation qui ne fait que redistribuer des richesses. Les innovations et les technologies doivent être développées. C’est l’avenir de la France et de l’Europe qui sont en jeu. Je ne vois pas d’autre gouvernement que le nôtre qui exprime ce désir de rassemblement des nations, une ambition collective, qui montre une direction pour l’Union Européenne.
Les Britanniques ont conscience d’être un très grand peuple ; le peuple français aussi, mais il doute de lui-même. Il faut réconcilier les Français avec la nation : Soyons à la hauteur de nous-même et cela est toujours un grand défi. »
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Propos recueillis par Francine Joyce