Cinéma : l'ouverture de la chasse aux trophées 2023 est ouverte !
La 48e cérémonie des César du cinéma aura lieu le vendredi 24 février 2023 sur la scène de l'Olympia à Paris. Il est clair que les films sélectionnés à l’issu du premier tour de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma, devraient doper les audiences dans les salles.
La qualité des courts et longs métrages nominés par les 4 705 votants confirme la résistance de l’industrie du cinéma français face au triste avènement des plateformes de streaming des années Covid.
Axée sur les réalités du monde contemporain (attentats, violence familiale et sociale dans les banlieues, réinsertions des prisonniers), la sélection 2023 réunit dans le peloton des favoris :
« L'Innocent », réalisé par Louis Garrel (11 nominations) Une comédie plus profonde et plus complexe que la tendresse de sa bande-annonce. L'histoire d'une rencontre improbable et plus difficile qu'une douce histoire d'amour ou qu'un braquage familial !
« La Nuit du 12 », réalisé par Dominik Moll (10 nominations) Un excellent polar noir et grave qui enquête sur un féminicide aux alentours de Grenoble. Au cœur de l’intrigue, c'est la frustration du travail obsédant des policiers qui est mis en lumière ainsi que la violence des rapports hommes-femmes au quotidien.
Les Amandiers (7 nominations) est une évocation crépitante et nostalgique de la troupe d’acteurs et d’actrices de l’école montée par Patrice Chereau et Pierre Romans
« Novembre » de Cédric Jimenez (7 nominations) un film musclé inspiré de la traque des organisateurs des attentats du 13-Novembre. Un scénario où Jean Dujardin incarne fabuleusement l'urgence du moment.
« Les pires » de Lise Akoka et Romane Gueret (2 nominations) : le tournage d’un tournage dans une cité à Boulogne-Sur-Mer, dans le nord de la France. L’histoire de la relation équivoque, à la fois douce et malsaine d’un réalisateur avec les ados en souffrance qu’il a choisis pour son film. Ils vont jouer sans pudeur des rôles bien proches de leur quotidien : parents alcooliques et démissionnaires, sœur enceinte d’un délinquant tout juste sorti de prison sous le regard voyeur d’une caméra sans filtre.
"Revoir Paris" d'Alice Winocour (1 nomination) reconstruit le parcours psychologique d’une femme (Virginie Efira), qui réapprend à vivre dans le Paris d’après les attentats.
Et aussi « Saint Omer », d’Alice Diop (4 nominations) , pré-selectionné pour les Oscars mais qui finalement ne représentera pas la France aux à Hollywood
Une mer froide qui emporte le bébé de 15 mois d’une mère tueuse que l’on retrouve à la cour d’assises de Saint Omer -petite ville du Pas de Calais. Une mise en scène sobre à presque huis clos qui s’attache à la personnalité de sa protagoniste. Laurence Colly (Guslagie Malanda) brillante étudiante en philosophie à la peau noire fait figure d’intruse dans cette petite bourgade du Nord de la France. Placide au regard absent et habité, elle énonce avec simplicité, dignité et désespoir son incapacité à expliquer l’infanticide qu’elle a commis. L’emprise d’une dépression, le souffle de la sorcellerie et du maraboutage qu’elle évoque comme mandataires de son acte criminel, suscitent pourtant une empathie énigmatique. L’atmosphère étouffante du tribunal filmée en plans fixes, est alourdie par un malaise silencieux, par les non-dits, par les préjugés, par les regards incrédules tournés vers l’accusée. La singularité de cette femme monstrueuse de par son geste, résonne par sa candeur comme une expérience universelle : celle de la détresse profonde de ces femmes « invisibles » aux yeux de la société, ces femmes qui vivent dans un monde « à côté du monde », maintenues dans le silence par des hommes fiers, indifférents, distants, faussement protecteurs, tel cet amant vieillissant ou cet avocat général qui brandit une justice punitive sans appel.
Cette œuvre de fiction primée à Venise est inspirée d’un fait réel : la condamnation de Fabienne Kabou qui abandonna sa petite fille à la marée montante d’une plage de Berck-sur-Mer, le 19 novembre 2013.
Alors les 3,7 kg de bronze compressé signé César sont attribués à … ?
Le suspense restera entier jusqu’au 24 février !
Pour faire votre propre pronostic ……
MEILLEUR FILM
"Les Amandiers" de Valeria Bruni-Tedeschi
"En Corps" de Cédric Klapisch
"L'Innocent" de Louis Garrel
"La Nuit du 12" de Dominik Moll
"Pacifiction : Tourment sur les îles" de Albert Serra
MEILLEUR REALISATEUR
Cédric Klapisch pour "En Corps"
Louis Garrel pour "L'Innocent"
Cédric Jimenez pour "Novembre"
Dominik Moll pour "La Nuit du 12"
Albert Serra pour "Pacifiction : Tourment sur les Îles"
MEILLEUR ACTEUR
Jean Dujardin dans "Novembre"
Louis Garrel dans "L'Innocent"
Vincent Macaigne dans "Chronique d'une Liaison Passagère"
Benoît Magimel dans "Pacifiction : Tourment sur les Îles"
Denis Ménochet dans "Peter Von Kant"
MEILLEUR ACTRICE
Fanny Ardant dans "Les Jeunes Amants"
Juliette Binoche dans "Ouistreham"
Laure Calamy dans "A Plein Temps"
Viriginie Efira dans "Revoir Paris"
Adèle Exarchopoulos dans "Rien à Foutre"
MEILLEUR SECOND ROLE MASCULIN
François Civil dans "En Corps"
Bouli Lanners dans "La Nuit du 12"
Micha Lescot dans "Les Amandiers"
Pio Marmaï dans "En Corps"
Roschdy Zem dans "L'Innocent"
MEILLEUR SECOND ROLE FEMININ
Judith Chemla dans "Le Sixième Enfant"
Anaïs Demoustier dans "Novembre"
Anouk Grinberg dans "L'Innocent"
Lyna Khoudri dans "Novembre"
Noémie Merlant dans "L'Innocent"
MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
Bastien Bouillon dans "La Nuit du 12"
Stefan Crepon dans "Peter Von Kant"
Dimitri Doré dans "Bruno Reidal, Confession d'un Meurtrier"
Paul Kircher dans "Le Lycéen"
Aliocha Reinert dans "Petite Nature"
MEILLEUR SCENARIO
"A Plein Temps"
"Les Amandiers"
"En Corps"
"L'Innocent"
"Saint-Omer"
MEILLEURE PHOTOGRAPHIE
"Les Amandiers"
"En Corps"
"La Nuit du 12"
"Pacifiction : Tourment sur les îles"
"Saint-Omer"