Dickens et les expats

Chers Expats ! Chers compatriotes exilés à Londres !

Vous vous êtes installé(e)s dans la capitale anglaise il y a des mois, des années peut-être ; et vous vous êtes merveilleusement intégré(e)s au cœur de la culture britannique. Certain(e)s d’entre vous ont même réussi haut la main le “life in the UK test” nécessaire pour obtenir la citoyenneté britannique. Mais en réalité, êtes-vous aussi “at home” ici que vous le pensez ?

Une visite de la maison de Charles Dickens à l’occasion du centième anniversaire de son musée pourrait bien vous ouvrir les yeux sur votre méconnaissance de Londres et de l’Angleterre aujourd’hui !

Fabuleux voyage dans l'intimité du romancier et de l'époque victorienne.

Il y a exactement 100 ans, la maison londonienne de Charles Dickens échappait de justesse à la démolition pour être transformée en musée. Elle expose aujourd'hui et jusqu'au 29 juin 2025 : "100 objects for 100 years" (100 ans en 100 objets) - de sa brosse à cheveux, à son certificat de mariage, en passant par les manuscrits originaux de ses plus grands romans.

Cette année, Charles Dickens aurait eu 213 ans, son roman “Oliver Twist” : 188 ans et “David Copperfield” : 176 ans.  L’époque victorienne qu’il décrit dans ses livres semble bien lointaine mais elle nous donne une vision stupéfiante de notre ville d’adoption. Une description de la ville incroyablement différente de sa réalité contemporaine.

À l’époque, la capitale anglaise comptait 2,2 millions d’habitants – contre 7 millions aujourd’hui. Leur espérance de vie ne dépassait pas 37 ans ! L’eau et l’air étaient pollués par la suie qui recouvrait de noir les bâtiments, et la boue submergeait les trottoirs. Eclairées au gaz par des allumeurs de réverbères, les rues étaient inondées d’eau souillée, sillonnées par les 250 000 chevaux de la ville. Bien peu de voitures en ce temps là ; le métro n’apparait qu’en 1863 (ligne souterraine à vapeur entre Paddington et Farringdon). A l’époque, (il n’y a donc pas si longtemps) les pendaisons publiques étaient fréquentes. Le lait était un luxe et le thé était bien plus cher que le gin et la bière. Il n’est pas étonnant que beaucoup se soient tournés vers l’alcool !

Les bâtiments iconiques de Londres, ceux qui lui donnent sont identité d’aujourd’hui n’existaient pas ; la tour de Big Ben par exemple, mais aussi le Royal Albert Hall, la statue d’Eros à Piccadily, les gares de Waterloo et de Kings Cross non plus. Impossible pour nos yeux contemporains d’imaginer Londres sans ces structures emblématiques !

Le Musée Dickens s’est établi il y a exactement 100 ans dans l’élégante demeure de l’auteur - au 48 Doughty Street. Il expose sur plusieurs étages, cette vie au XIXè siècle au travers d’une multitude d’artefacts qui ont appartenu à Charles Dickens et à sa famille.

C’est à 25 ans qu’il emménage avec son épouse dans cette grande bâtisse de style géorgien qui verra naitre ses 3 enfants et les plus grandes oeuvres de l’écrivain : “The Picwick Papers”, “Oliver Twist” et “Nicholas Nickelby”. Cette maison confortable avec ses nombreux domestiques est une revanche sur son enfance difficile. La déchéance sociale de ses parents emprisonnés pour dettes, le plonge trés jeune, dans une pauvreté traumatisante et maltraitante. A 12 ans à peine, pour survivre, il travaille dans une fabrique de cirage où il côtoie ceux qui seront les protagonistes de ses romans.

Il travaille au départ comme journaliste pour différents journaux et publie des nouvelles qu’il signe  du pseudonyme “Boz”.

Le musée abrite une collection exceptionnelle d’objets personnels et de manuscrits qui racontent la société victorienne et sa vie d’écrivain, de père de famille, de défenseur des opprimés : son bureau (et sa porte secrète), sa montre, ses lunettes, tout son univers gardé intact comme s’il pouvait revenir à tout moment !

La visite est un moment émouvant au coeur de l’héritage littéraire de notre pays d’accueil. Elle expose des trésors inestimables et une immersion unique dans l’histoire et la culture du Royaume Uni !

Une visite "Must" , merveilleuse et incontournable dans une vie d’expat chez les anglo-saxons !

 

photo F. Joyce