Droit de grève: le gouvernement britannique dévoile les conditions d'application du service minimum
Le gouvernement conservateur présentera mardi au Parlement la loi devant mettre en pratique ce service minimum, dont le principe a été voté fin juillet dans certaines professions, comme les ambulanciers, les transports ferroviaires ou la police aux frontières. "Nous prenons la juste décision de long-terme (...) dans la lignée d'autres pays, pour assurer la sécurité de la population et continuer de fournir les services publics vitaux dont les personnes qui travaillent dur ont besoin", a affirmé le Premier ministre Rishi Sunak, cité dans un communiqué dans lequel Downing Street a défendu des règles "efficaces et proportionnées".
A quelques semaines des fêtes de fin d'année, qui avaient été perturbées l'an dernier par des grèves dans les transports, Rishi Sunak a également assuré que son gouvernement faisait "tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher les syndicats de perturber le Noël de millions de personnes".
Depuis l'an dernier, le pays a connu de nombreuses grèves dans la santé, les transports ou encore l'éducation, les personnels réclamant des augmentations de salaires mais aussi de meilleures conditions de travail. Dans le rail, la loi prévoit que 40% des trajets doivent rester assurés en cas de grève au sein des compagnies ferroviaires, et le maintien des "lignes prioritaires" en cas de grève dans les entreprises gérant les infrastructures.
Les ambulanciers devront continuer de répondre aux appels d'urgence vitale ou sans autre alternative de prise en charge tandis que les agents de la police aux frontières devront assurer un niveau de service qui ne "soit pas moins efficace" en matière de contrôle des passeports notamment, et qui permette à tous les ports et aéroports de rester ouverts.
La loi, dénoncée comme une atteinte au droit de grève par les syndicats, s'appliquera en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles, sauf pour les ambulanciers, pour lesquels le texte ne concernera que l'Angleterre, la santé étant une responsabilité déconcentrée au Royaume-Uni. "Le service minimum ne va faire que renforcer les tensions" dans le secteur, a réagi Maryam Eslamdoust, secrétaire générale du syndicat du ferroviaire TSSA.
"Il s'agit d'une nouvelle tentative flagrante du gouvernement pour détourner l'attention des dégâts qu'il a fait dans les services publics", a aussi dénoncé la secrétaire nationale du syndicat GMB, Rachel Harrison, citée par l'agence PA.