Eléonore Lette : "Il faut juste se lancer, être sympa et généreux de son temps"

Depuis le cinéma d'où les films du Lélé's French Movie Club sont projetés, Eléonore Lette évoque avec passion son parcours atypique qui l'a menée de Paris à Londres, en passant par Montréal et Genève. Cette avocate troisième génération d'une famille de juristes, a su transformer ses origines binationales en atout professionnel.

Un parcours international programmé dès l'enfance

"J'avais un peu été préprogrammée pour faire mes études au Canada", confie celle qui a grandi à Paris de père canadien de Montréal et mère niçoise. Les casquettes et t-shirts de l'université McGill ornaient déjà sa chambre d'enfant. Cette prédestination s'est révélée être une chance : "J'ai passé les meilleures années de ma vie étudiante là-bas. J'y ai rencontré mon mari et mes meilleurs amis qui vivent un peu partout dans le monde."

Après des études de sciences politiques et d'histoire à McGill, puis un diplôme de la faculté de droit de Montréal et de Paris, Eléonore découvre le monde humanitaire à Genève. Deux années marquantes entre l'ONU - "grande désillusion" - et l'ONG Défense pour les Enfants International qu'elle "a adorée". Cette expérience forge sa vision du monde professionnel. Elle choisit de se former dans un grand cabinet canadien, une véritable « usine à avocats » comme bien d’autres où les « billable hours » l’emportent sur les relations humaines, tant avec les clients qu’avec les associés. Démoralisée car aimant réellement le droit, son père dit : 'Viens travailler avec nous, la fiscalité ne sera peut-être pas ta vocation, mais la clientèle privée est fascinante et cela te permettra de gagner ta vie correctement tout en soutenant les causes qui te tiennent à cœur'. Avec le recul, vingt ans plus tard, il avait entièrement raison.

Londres, ville d'adoption et d'opportunités