UK inflation slows in March, before the impact of tariffs
Le chiffre publié mercredi par l'Office national des statistiques (ONS) est plus bas que les anticipations des analystes consultées par Bloomberg, qui prévoyaient une inflation à 2,7%.
Ce recul s'explique notamment par "la baisse des prix des carburants et la stabilité des prix des denrées alimentaires par rapport aux hausses de prix observées à la même époque l'année dernière", souligne l'économiste en chef de l'ONS Grant Fitzner. "Le seul contrepoids significatif est venu du prix des vêtements, qui a fortement augmenté ce mois-ci, après la baisse inhabituelle de février", a-t-il ajouté.
La ministre des Finances Rachel Reeves s'est réjouit de ces "signes encourageants qui montrent que notre plan pour le changement fonctionne". "Mais il reste encore beaucoup à faire", a-t-elle ajouté dans un communiqué. Le gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer a fait de la croissance sa priorité, mais celle-ci peine à décoller depuis son élection en juillet.
La dynamique des prix du pays devrait cependant s'inverser en raison de l'augmentation des factures d'énergie et d'eau, dont les prix sont encadrés, qui a débuté ce mois-ci. "La baisse de l'inflation (...) ne durera pas longtemps", souligne Ruth Gregory, économiste pour Capital Economics, estimant qu'elle devrait remonter "à environ 3,5 % dans les mois à venir" .
Le Royaume-Uni subit par ailleurs, comme tous les pays du monde, la campagne de droits de douane de Donald Trump, à hauteur de 10%, et supporte aussi ceux de 25% ciblant l'industrie automobile, ou encore l'acier et l'aluminium, autant de taxes qui devraient avoir une incidence sur les prix et freiner l'activité.
Ces tensions commerciales ont entraîné récemment une forte baisse des prix du pétrole, une dynamique qui montre paradoxalement qu'elle contribue aussi à faire reculer les prix.
Les droits de douane "ajoutent une certaine incertitude aux perspectives, car ils pourraient exercer une pression à la fois à la hausse et à la baisse sur l'inflation au Royaume-Uni", résume Martin Sartorius, économiste pour la CBI, la principale organisation patronale britannique.
Les analystes s'accordent à dire que les données de mercredi renforcent les attentes selon lesquelles la Banque d'Angleterre réduira son taux directeur, actuellement à 4,5%, lors de sa prochaine réunion régulière en mai.