La Fashion Week de Londres ouvre, sans Burberry ni Beckham
L'an dernier à la même époque, cet événement s'était tenu dans un format 100% virtuel, les défilés avec public étant proscrits dans un pays en plein confinement. Cette fois, 37 défilés publics sont au programme dont des marques établies et habituées de ce rendez-vous comme Simone Rocha, Molly Goddard, Roksanda, Erdem, ou Rejina Pyo présentant aussi bien des collections féminines que
masculines.
D'autres designers préfèrent conserver un format numérique, comme la reine du punk Vivienne Westwood qui présentera ses dernières créations dans une vidéo. Quant à Burberry, la marque emblématique britannique a annoncé prévoir un défilé à Londres le 11 mars, hors du cadre de la Fashion Week. C'est SOHUMAN qui ouvrira le bal des défilés vendredi, une marque de mode durable créée par l'Espagnol Javier Aparici qui a délaissé une carrière dans la finance pour emprunter le chemin de la mode, promettant une "transparence
radicale".
Pour de telles marques émergentes, la Fashion Week de Londres est l'occasion de se faire remarquer à l'image de la créatrice albanaise Nensi Dojaka, 27 ans, qui a remporté le prix LVMH 2021 pour les jeunes talents, ou S.S. Daley, diplômé en 2020 de l'université de Westminster.
Les stars de demain seront à dénicher parmi les étudiants de la prestigieuse école de mode Central Saint Martins ou les designers sélectionnés par l'incubateur de talents Fashion East, dont les défilés sont organisés dimanche.
Parmi les créateurs en pointe en matière de mode durable, la Britannique Bethany Williams et l'Irlandais Richard Malone présenteront leurs créations mardi.
Des shows que le grand public pourra suivre ou revoir sur la plate-forme numérique de la Fashion Week, lancée en juin 2020, en pleine pandémie. Egalement dans l'esprit de toucher les amateurs de mode du monde entier, la Serbe Roksanda Ilincic va présenter sa collection automne/hiver 2022 sous la forme d'un NFT, jeton numérique certifié, créé par l'Institute of Digital Fashion. Il sera disponible à l'achat sur roksanda.com.
"Années très difficiles"
Après avoir été frappé de plein fouet par la pandémie, le secteur de la mode britannique, qui employait quelque 890.000 personnes en 2019, tente de se relever.
Interrogée par l'AFP, Caroline Rush, directrice générale du British Fashion Council, reconnaît qu'il y a eu "quelques années très difficiles" qui s'ajoutent aux effets du Brexit début 2020.
La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne "continue d'être un défi pour l'industrie de la mode, qu'il s'agisse de droits de douane, de paperasse ou de visas pour que les gens puissent travailler dans différents pays, nous continuons à dialoguer avec le gouvernement pour voir ce qui peut être fait".
Côté situation sanitaire, la levée de restrictions dans de nombreux pays permet le retour d'un public international. "Nous n'aurons pas la présence de personnes de nombreux pays asiatiques qui ne sont toujours pas en mesure de voyager, mais (...) on peut toujours faire des affaires", se réjouit Caroline Rush.
Un rapport publié l'an dernier par Oxford Economics pour la Fédération des industries créatives et la fédération Creative England, affirmait que, "avec les bons investissements", le secteur de la création pourrait récupérer plus rapidement que l'économie britannique dans son ensemble. Cette étude anticipait une croissance de plus de 26% d'ici 2025 pour le secteur et une contribution de 132,1 milliards de livres (154 milliards d'euros) à l'économie britannique - soit plus de 28 milliards de livres de plus qu'en 2020.
A la Fashion Week de Londres succèdera celle de Milan puis Paris.