La pierre de Rosette, cruciale dans le décryptage des hiéroglyphes, célébrée au British Museum
Pour l'occasion, le British Museum expose des centaines d'objets, dont la pierre de Rosette et son rôle crucial. Cette exposition se tient au moment où des égyptologues demandent que le musée londonien restitue au Caire la pierre, alors que nombre d'institutions britanniques commencent à rendre des objets pillés à l'époque coloniale.
La dalle de basalte datant de 196 avant JC était au cœur de la résolution du mystère car elle comporte des inscriptions à la signification identique dans trois langues: en hiéroglyphes, en démotique, une ancienne écriture vernaculaire égyptienne, et en grec ancien, clé pour traduire les autres. La pierre a été découverte par des militaires français dans les murs d'un fort en 1799 et donnée à l'armée britannique dans le cadre d'un accord de capitulation. Elle est exposée au British Museum depuis 1802.
Les premiers à l'avoir étudiée l'utilisaient pour créer des impressions largement diffusées. "Nous avons décidé, parce que la pierre de Rosette était une clé si importante pour ce déchiffrage, de faire les choses comme il se doit : avec une exposition qui présente également nos objets phares", a déclaré Ilona Regulski, conservatrice chargée de la culture écrite égyptienne au musée londonien.
"C'est un moment merveilleux à fêter", a-t-elle déclaré à des journalistes mardi. L'exposition suscite un parfum de controverse. L'égyptologue et ancien secrétaire d'Etat égyptien Zahi Hawass a récemment lancé une pétition en faveur du retour de la pierre et d'autres trésors "volés" dans son pays. Interrogé par l'AFP, le British Museum fait valoir que l'Egypte n'a jamais fait de demande formelle pour le retour de la pierre de Rosette. La conservatrice Ilona Regulski souligne qu'il s'agit d'un "objet universel" dont la localisation importe peu, tant qu'elle est accessible au
public.
Des membres d'un groupe nommé Culture Unstained ont manifesté mardi dans le musée, appelant le Caire à libérer des prisonniers politiques, notamment le militant Alaa Abdel Fattah, icône de la "révolution" de 2011, et dénonçant un
partenariat avec le géant pétrolier BP.