Le Brexit à 5 ans : bilan officiel et impact sur notre quotidien
Le Brexit a conclu des relations qui ont toujours été problématiques entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Aujourd’hui, il est clair que l’Europe n’a pas réussi à convaincre nos amis britanniques qu’ils étaient européens.
Au-delà des désaccords nombreux sur les législations commerciales ou migratoires (et tant d’autres), la Grande-Bretagne ne se sent clairement pas une identité commune avec l’Europe. Dés le départ, il était fondamentalement difficile pour les “insulaires d’outre-Manche” d’accepter des décisions faites pour eux par l’Union Européenne.
En 2025, 5 ans après la sortie officielle de l’Union européenne (le 31 janvier 2020), les négociations du Royaume-Uni avec Bruxelles se multiplient à l’infini – car le monde ne cesse de changer. Des deux côtés de la Manche, nous sommes tous condamnés à d’interminables pourparlers diplomatiques et politiques.
Aujourd’hui, les sondages estiment que 57% des Britanniques souhaitent un nouveau référendum.
L'évolution n'est pas dramatiquement différente. L'opinion reste très partagée. Ceux qui se disent en faveur d'un second referendum, souhaitent aussi une plus grande liberté nationale qu’auparavant si la Grande-Bretagne devait à nouveau rejoindre l’Europe. Bien sûr, la grande majorité d’entre eux sont dans l’opposition conservatrice.
Si l’avenir de nos relations est difficile à prédire, l’impact du Brexit sur l’économie du Royaume-Uni est, elle aussi, extrêmement difficile à évaluer. Les politiques d’immigration, le management du NHS, le développement de l’IA… ont tous-entre autres- des conséquences colossales et plus ou moins directes avec le Brexit lui même. Croissance réduite, taux d'investissements bas, livre affaiblie, augmentation des prix de 9% ... Mais il est impossible de quantifier la part de "responsabilité" du Brexit seul dans les résultats finaux. Pas de boom économique, mais pas la catastrophe annoncée.
Les différents secteurs de l’économie nationale ne sont pas affectés de la même manière. Ce sont aujourd’hui les services, l’informatique et les industries créatives qui s’exportent.
Dans ce contexte, l’élection de Donald Trump apparait comme "l’éléphant dans la pièce" ! Celui qu'on évite de regarder en face de peur des conséquences. En effet comme ses prédécesseurs à la Maison-Blanche, il semble vouloir se “désengager” de ses connexions européennes.
On peut donc se demander si le Président des États Unis ne va pas, un jour, pousser le gouvernement anglais à faire des choix difficiles qui pourraient impacter les relations du Royaume-Uni avec l’Europe. Un “spécial deal” sur les tarifs commerciaux entre les USA et la Grande-Bretagne aux dépens des États Membres de l’UE par exemple. Ceci mettrait le Royaume-Uni dans une position extrêmement inconfortable. Mais les mots et les promesses ne se transforment pas tous en actions sur le terrain. Il est encore bien trop tôt pour établir des pronostics.
Indirectement, l’élection américaine a donné plus de poids au parti libDem de Grande-Bretagne. Ces derniers demandent maintenant avec bien plus d’insistance des réponses du gouvernement actuel en regard de ses relations avec l’Europe.
Le premier ministre travailliste actuel a été élu par une majorité de “pro-brexiters” (en faveur de quitter l’Europe). On peut légitimement se demander si ces électeurs ont voté pour répondre à la question précise de l’Europe ou si ils se sont plutôt prononcés sur une politique travailliste contre les conservateurs. Un peu comme s’ils s’étaient concentrés sur la cérémonie de mariage plutôt que sur l’engagement matrimonial lui même à long terme ! Dans tous les référendums, c’est rarement la question posée qui est mise en cause. Ainsi, à l’époque de Maastricht, les fermiers français organisaient de bruyantes manifestations sans rapports réels avec les discussions monétaires en jeu.
Étonnamment, il semble que le Brexit ne fasse pas partie des priorités sur les agendas politiques de Keir Starmer. Il n’existe pas par exemple, de “European Scrutiny Committee” qui permettrait de discuter au sein du Parlement des décisions prises en accord ou pas avec Bruxelles. Il semble que la Grande-Bretagne “s’aligne” pour faciliter les échanges sans débats parlementaires… Le dossier de l’Europe reste encore bien douloureux à ouvrir semble-t-il. Il est pourtant essentiel d'agir et tout au moins se prononcer, en regard des visas, de la mobilité des jeunes, des professionnels, des étudiants, des biens (en autres des produits pharmaceutiques).
En cet anniversaire de l'Entente Cordiale, tous les espoirs sont permis !