"Le Lac des Cygnes" au Royal Albert Hall
Toujours aussi emblématique depuis la première production du Bolchoï en 1877, “Le Lac des Cygnes” ne cesse de soulever l’émotion de tous les publics du Monde. Mystère et passion imprègnent la partition et la chorégraphie de ce classique envoûtant du XIXè.
Jusqu’au 23 juin, le chorégraphe Derek Deane présente sa version de "Swan Lake" sur la célèbre scène circulaire du Royal Albert Hall de Londres.
L’interprétation scénique tout autant que le choix des costumes se rapprochent magistralement de la vision de Noureyev. Les 120 danseurs du English National Ballet évoluent pendant plus de deux heures dans une brume bleue qui glisse sur le sol et s’élève jusqu’en haut des galeries comme un nuage magique. Ils font face aux spectateurs en lignes géométriques entrelacées pour se déployer en motifs fluides et former une unité solennelle très poétique. L’émotion visuelle qui vous envahit devant ces soixante ballerines frissonnantes en tutus de tulle et de plumes blanches scintillantes est saisissante de douceur et de féminité.
Elle vous enveloppe et vous accompagne de l’ouverture jusqu’à la conclusion du spectacle. Elle contraste avec les prouesses athlétiques mais froides des deux personnages principaux : le Prince Siegfried aux longues jambes musclées, en pourpoint brodé, enrichi de pierres précieuses, est interprété par Gareth Haw, et L'Odette de Sangeun Lee est majestueuse, royale…
Époustouflants dans des duos puissants et complexes, ils multiplient des portés élégants entourés de jongleurs chatoyants, d’acrobates en guise de serviteurs, d’une Reine somptueuse dans des robes à traine tissées de fils d’or, d’un Roi sympathique en surpoids et de danseuses légères comme des gouttes d’eau.
Et puis soudain, apparait un oiseau de proie dont les ailes s’apparentent à une immense cape mordorée d’une beauté menaçante. Elles s’agitent avec un éclat démoniaque, effrayant et magnifique à la fois.
C’est le splendide sorcier Von Rothbart (James Streeter) qui interrompt le bal royal avec à ses pieds, une troupe obéissante de creatures bavantes en haillons. Mais l’Amour triomphera finalement de ses sortilèges !
La musique intemporelle et captivante de Tchaïkovski est jouée en direct par l'English National Ballet Philharmonic. L’orchestre est dirigé par Gavin Sutherland avec chaleur depuis un large balcon au-dessus du lac magique de la scène.
Une soirée splendide et onirique où la lumière éclipse l’obscurité, le Paradis domine l’Enfer, l’Amour l’emporte sur le mauvais sort. Laissez-vous emporter comme dans un rêve !