Le Royaume-Uni signe un accord contre la fraude en ligne avec les géants de la tech
En signant cette charte, Amazon, LinkedIn, Instagram ou encore TikTok s'engagent à lutter contre les escroqueries ou les fausses publicités en bloquant ou supprimant plus scrupuleusement les contenus frauduleux de leurs plateformes, a détaillé le ministère de l'Intérieur britannique.
Cet accord, "le premier du genre dans le monde" selon le gouvernement, sera signé à Londres dans la matinée lors d'une réunion organisée par le ministre de l'Intérieur James Cleverly. "La fraude est désormais le crime le plus répandu au Royaume-Uni, les escrocs en ligne ciblant les personnes vulnérables (...) En unissant nos forces à celles de ces géants de la technologie, nous continuerons à sévir contre les fraudeurs", a déclaré le Premier ministre britannique Rishi Sunak,
cité dans ce communiqué.
Les signataires de l'accord, dont font également partie eBay, Microsoft, Facebook, Google, Youtube, Match Group (Tinder, OkCupid...) et Snapchat, vont ainsi s'engager à vérifier les nouveaux annonceurs, à mieux réguler les ventes entre particuliers, et à réprimer plus sévèrement les publicités illégales sur l'alcool ou les paris vues par des mineurs.
L'identité des utilisateurs de sites de rencontres devrait aussi faire l'objet de contrôles plus poussés. Les géants de la tech s'engagent d'autre part à renforcer leur collaboration avec les forces de l'ordre britanniques, en leur permettant de signaler plus facilement des activités suspectes pour que les contenus frauduleux soient identifiés et supprimés plus rapidement.
Selon le ministère de l'Intérieur britannique, "la fraude représente environ 40% des crimes commis en Angleterre et au Pays de Galles", avec près de trois millions d'incidents en 2022.
Quelque 580 millions de livres (plus de 670 millions d'euros) ont été dérobés aux consommateurs britanniques au premier semestre 2023 par l'intermédiaire de fraudes ou arnaques, largement en ligne, d'après un rapport publié fin octobre par UK Finance, association sectorielle du puissant secteur financier britannique.
80% des fraudes "autorisées" - quand les fraudeurs et criminels mentent et manipulent leurs victimes pour les amener à leur donner d'elles-mêmes des informations personnelles ou leur transférer de l'argent - passent par les
réseaux sociaux ou de faux sites web, a-t-elle ajouté.