Les prêts immobiliers à des sommets inquiètent les propriétaires britanniques
Dans un pays où l'immense majorité des prêts hypothécaires sont fixés pour cinq ans ou moins, obligeant les propriétaires à signer périodiquement un nouveau crédit aux prix du marché, le taux moyen à deux ans a atteint mardi 6,66%, un record depuis 2008, selon le site de données financières Moneyfacts. Le taux a dépassé mardi un pic atteint en octobre après la tempête financière provoquée par l'éphémère gouvernement de Liz Truss, qui avait affolé les marchés avec un budget aux dépenses massives et non financées, faisant s'envoler les taux d'emprunts des bons du trésor et, par ricochet, des prêts hypothécaires. "Je sais que les choses sont difficiles pour de nombreuses familles", a réagi mardi le Premier ministre Rishi Sunak, ajoutant que sa priorité était de faire baisser l'inflation - actuellement à 8,7% dans le pays, la plus élevée du G7 - à l'origine d'une sévère crise du coût de la vie.
Les témoignages de propriétaires Britanniques s'accumulent, souvent anonymes, sur les groupes d'entraide sur les réseaux sociaux, certains se disant "paniqués", voir "terrifiés" à la perspective de voir leurs mensualités augmenter de plusieurs centaines de livres. Il y a actuellement "une augmentation significative des tarifs pour les clients", d'environ 235 livres par mois en moyenne, soit environ un tiers de leur paiement initial, pour les propriétaires qui signent sur un nouveau taux, décrit Henry Jordan, de la société de promotion immobilière et crédit Nationwide.
Mais pour l'instant, la société n'a "pas encore constaté d'augmentation significative des retards" de paiement, a-t-il ajouté, s'exprimant mardi devant une commission parlementaire aux côtés d'autres responsables d'organismes de prêts, qui disent constater la même chose.