Londres va augmenter les amendes pour ceux qui font travailler des clandestins
Pour les employeurs, les pénalités vont tripler pour être portées à 45.000 livres sterling (52.000 euros) pour une première infraction et jusqu'à 60.000 livres (69.500 euros) en cas d'infractions répétées, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur. Concernant le logement, les violations répétées des règles seront portées à 10.000 livres par logeur et 20.000 livres sterling par occupant pour des
infractions répétées.
Employeurs et bailleurs sont tenus de vérifier le statut de ceux qu'ils veulent employer ou à qui ils veulent louer un logement. Ces nouvelles pénalités entreront en vigueur début 2024. Elles n'avaient pas été révisées depuis 2014. Selon le ministère de l'Intérieur, depuis 2018, 4.000 pénalités civiles ont été infligées à des employeurs, pour un montant total de 74 millions de livres. Quant aux propriétaires, 230 pénalités ont été infligées pour un montant total de 215.500 livres sterling.
Le ministère de l'Intérieur indique en outre qu'il va lancer des consultations pour étudier les options pour agir davantage contre les entreprises qui emploient des immigrés clandestins. Cité dans le communiqué, le secrétaire d'Etat à l'Immigration Robert Jenrick a souligné qu'il est "vital" de rendre plus difficile pour les immigrés clandestins de travailler au Royaume-Uni pour lutter contre les traversées illégales de la Manche à bord de petites embarcations, auxquelles le Premier ministre Rishi Sunak a promis de mettre un terme. "Propriétaires sans scrupules et employeurs qui permettent travail et logement illégaux laissent le business model des passeurs maléfiques continuer", a-t-il ajouté. "Il n'y a aucune excuse pour ne pas effectuer les vérifications nécessaires et ceux qui sont en infraction risqueront des pénalités plus lourdes."
Selon le ministère de l'Intérieur, les passeurs utilisent souvent promesses de travail et de logement pour inciter à effectuer la périlleuse traversée. Alors le gouvernement peine à concrétiser des promesses controversées comme l'expulsion des migrants vers le Rwanda, projet bloqué en l'état par la justice, il multiplie les annonces, à un an des prochaines élections générales où l'opposition travailliste est donnée largement gagnante.
Dimanche, le responsable des questions d'immigration au Labour, Stephen Kinnock, a indiqué qu'un gouvernement travailliste limiterait à une "très courte" période, le temps de résorber les dossiers en souffrance, l'utilisation de barges à quai pour héberger les demandeurs d'asile. Après une série de retards, le gouvernement espère que les premiers migrants arrivent sur une barge dans le sud de l'Angleterre "dans les prochains jours", a déclaré sur Sky News Robert Jenrick.