Manifestation d'agriculteurs à Londres pour défendre la production britannique
Klaxons hurlants, un convoi d'une centaine de tracteurs, venus de plusieurs régions du pays, affichent sur leur capot des pancartes sur lesquelles sont inscrits des slogans comme "Soutenez les agriculteurs britanniques", "Equité pour l'agriculture britannique". "Nous en avons assez", s'indigne auprès de l'AFP Liz Webster, de Save British Farming, association à l'origine de la manifestation, dénonçant la concurrence de "produits aux normes inférieures qui arrivent au Royaume-Uni et supplantent la production britannique".
Depuis la sortie de l'Union européenne, le Royaume-Uni a signé et cherche à signer de nouveaux traités commerciaux, mais les agriculteurs critiquent une trop grande ouverture aux produits alimentaires étrangers, venus de pays aux réglementations parfois moins contraingnantes, en particulier sur le plan environnemental.
D'autres manifestations ont eu lieu sporadiquement ces derniers mois au Royaume-Uni, pour dénoncer la politique agricole post-Brexit du gouvernement conservateur au pouvoir depuis 14 ans. L'agriculture britannique fournit actuellement environ 60% des biens alimentaires consommés dans le pays, mais les agriculteurs craignent que cette part ne s'effrite.
Les agriculteurs souffrent également de l'inflation des coûts des intrants agricoles, ainsi que d'une pénurie de travailleurs saisonniers, dont beaucoup sont traditionnellement étrangers et dont le recrutement a été rendu difficile depuis le Brexit. "Le Brexit est un désastre", souligne Mme Webster.
Sur fond de mouvement de grogne des agriculteurs en Europe, des producteurs de fruits et légumes avaient aussi manifesté fin janvier devant le Parlement pour protester contre les contrats d'achats qu'ils jugent "injustes" qui les lient aux principales enseignes de la grande distribution.
Lors du dernier congrès du syndicat agricole National Farming Union, le Premier ministre Rishi Sunak a promis de soutenir les agriculteurs britanniques, en assurant que "la sécurité alimentaire" est une "partie vitale de notre sécurité nationale". Après le Brexit, le gouvernement conservateur s'est engagé à maintenir le soutien de l'Etat au niveu pré-Brexit, soit 2,4 milliards de livres par an (2,8 milliards d'euros).