Nouveaux voyants économiques au rouge dans un Royaume-Uni en crise politico-financière


Les intérêts de la dette britannique ont atteint 7,7 milliards de livres en septembre, 2,5 milliards de plus qu'un an auparavant. C'est le montant le plus élevé versé depuis le début de ces statistiques mensuelles en 1997. Depuis la mi-2021, la charge de la dette de l'Etat "a considérablement augmenté, non pas à cause de la hausse de la dette", mais "largement à cause de l'inflation", a commenté l'Office national des statistiques (ONS) vendredi dans son rapport mensuel. "Pour stabiliser les marchés, j'ai clairement dit que des décisions difficiles allaient être prises afin de protéger" les comptes de l'Etat, a prévenu Jeremy Hunt, le Chancelier de l'Echiquier.


Nommé il y a une semaine dans l'urgence face à la débâcle sur les marchés entraînée par le "mini-budget" de son prédécesseur au ministère des Finances, Jeremy Hunt a aussitôt annulé la quasi-totalité de ces mesures budgétaires dispendieuses et non financées à l'effet dévastateur. Il doit présenter un plan à moyen terme le 31 octobre, qui devrait inclure des baisses de dépenses publiques et de possibles hausses d'impôts, en totale opposition avec les promesses de campagne de l'éphémère Première ministre Liz Truss, poussée à la démission jeudi face au naufrage de son gouvernement.

La pression monte notamment pour imposer une taxe sur les profits des compagnies énergétiques plus substantielle qu'actuellement. Et la presse britannique évoque une éventuelle taxation des banques, qui bénéficient de la
flambée des taux d'intérêt. Un porte-parole du gouvernement a affirmé vendredi que le travail continue pour la présentation budgétaire de moyen terme (...), même si sa mise en oeuvre et son rythme appartiendra au nouveau ou nouvelle Premier ministre".

Crédibilité éreintée

Le plan de Jeremy Hunt est toutefois incertain, le nouveau chancelier n'étant pas