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A Londres, les commémorations du 8 mai entre émotion et curiosité
Quand les mots de Winston Churchill retentissent depuis les haut-parleurs le long de l'avenue menant au palais de Buckingham, Martin Rizcki se fige d'émotion. Des dizaines de milliers de personnes ont comme lui tenu à célébrer lundi à Londres les 80 ans de la fin de la Seconde guerre mondiale.
Pour certains, la journée a commencé aux aurores. Car pour ne rien manquer du défilé militaire, il faut être "à la bonne place", confie à l'AFP Patrick Beacon, qui a fait le déplacement avec son épouse Catherine depuis Coventry (centre de l'Angleterre).
Le couple a investi le Mall, l'avenue emblématique qui mène au palais de Buckingham, au petit matin, installé avec ses chaises de camping et un thermos de café. Malgré la chute des températures dans la capitale, pas question de manquer l'événement. "C'est un impératif moral d'être là", assure le retraité de 76
ans.
La guerre, il ne l'a pas connue. Mais demeurent en lui les images de sa ville natale, Coventry, dévastée par les raids de la Luftwaffe, et les privations de l'après-guerre. "Nous avons eu 80 ans de paix et de sérénité. Je ne sais pas si nous mesurons ce que cela représente", dit-il, déplorant dans la même phrase la guerre en Ukraine.
Le poids de l'histoire se rappelle aussi à Martin Rizcki, professeur d'histoire dans un collège de Bradford (nord de l'Angeterre) au moment où des extraits d'un discours du Premier ministre Winston Churchill le 8 Mai 1945, sont diffusés par haut-parleurs.
Le quadragénaire s'immobilise, le visage grave, visiblement ému. "Ce n'est pas souvent que l'on se souvient du courage de toute une génération. Dire merci une fois par an, ce n'est pas grand chose", dit-il.
"Voir la famille royale"
"Peu importe d'où nous venons, nous pouvons tous ressentir et comprendre l'importance de cette journée", poursuit celui qui est né de parents polonais ayant fui leur pays natal peu avant le début de la guerre. Dans cette avenue pavoisée d'Union Jack, certains sont venus surtout par curiosité. Parmi eux, Ludivine Batthelot, une Française de 52 ans en weekend prolongé dans la capitale avec cinq autres Français, tous originaires de Dordogne. Louant un "folklore" très british, elle voulait "vivre cette expérience", dit-elle avec enthousiasme. Pas question pour autant d'y passer la journée, dit-elle en regardant St Jame's Park, le plus ancien parc de Londres, situé à deux pas du palais.
Dès les premières heures de la matinée, il a été pris d'assaut par des familles et des adolescents. Comme une façon de participer aux célébrations du 8 mai, sans y prendre tout à fait part. Les curieux ont été rejoints par les fans de la famille royale. Marina Richards, serre-tête orné de deux drapeaux britanniques et tee-shirt à l'effigie de Charles et Camilla, admet "être venue pour voir la famille
royale".
Cette femme de 48 ans espère apercevoir le monarque lors de l'apparition très attendue de la famille royale au balcon en début d'après-midi. Même tonalité pour Adeya, une touriste nigériane, qui a fait le déplacement avec une gigantesque pancarte à l'effigie de la reine Elizabeth II. "Elle était si extraordinaire. Je ne veux pas qu'on l'oublie", souffle-t-elle.