Etudiants : premiers pas pour le programme britannique post Brexit Turing


Le nouveau programme Alan Turing, du nom de ce célèbre mathématicien britannique, "vise à aider" 35.000 étudiants britanniques "de tous revenus et à travers tout le pays à bénéficier de fantastiques possibilités d'éducation dans le pays de leur choix", a salué le Premier ministre Boris Johnson dans un communiqué. Doté d'un budget de 110 millions de livres (128 millions d'euros), ce "programme mondial" constitue, selon M. Johnson, un "nivellement par le haut" par rapport au programme Erasmus auquel le Royaume-Uni participait depuis 1987, mais qu'il a décidé fin décembre de quitter, dans le cadre de l'accord post-Brexit conclu avec l'Union européenne.


Selon le ministre de l'Éducation Gavin Williamson, "l'accent mis par le programme (Turing) sur la mobilité sociale et le rapport qualité-prix" ouvre en effet "davantage de possibilités d'éducation et de voyages internationaux" aux étudiants "issus de milieux défavorisés" que "le précédent programme européen". Les écoles et universités éligibles peuvent depuis vendredi demander un financement, qui couvrira leurs frais de gestion et permettra à leurs étudiants défavorisés ou de régions sous-représentées dans l'éducation à l'étranger d'obtenir une bourse - d'un montant maximum de 490 livres par mois (572 euros) - pour couvrir leurs frais de voyage et de subsistance. Mais pour certains, le nouveau programme est loin de tenir ses promesses et d'égaliser le précédent.


Ce nouveau "régime n'offre aucune aide pour les frais de scolarité" qui peuvent être "astronomiques", a dénoncé la députée du Parti indépendantiste écossais (SNP) Carol Monaghan, estimant dans un communiqué qu'il "ne fera qu'aggraver la situation des étudiants écossais". Par ailleurs, le programme Turing ne prévoit pas de réciprocité: pour les étudiants européens au Royaume-Uni, qui sont actuellement près de 150.000, s'inscrire dans une université britannique est désormais bien plus cher et plus compliqué.