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Le Big Bang des séries télévisées
Avec le raz de marée “SquidGame” … la menace d’une nouvelle forme d’addiction aux écrans se confirme
Aujourd’hui, les séries télé se dégustent “à la carte”, à toute heure du jour ou de la nuit, et partout où le réseau internet / WiFi est accessible : sur votre télévision, votre ordinateur, votre téléphone, une tablette, sur votre canapé, sous la couette, dans les transports, au bureau pendant une pause, aux toilettes …
En 2025, pour les “sérievores” … ça va être la fête toute l’année ! Noël tous les jours ! Le choix est infini et illimité.



fans de séries !
Mais comment cet enthousiasme “addictif” s’est-il imposé dans notre quotidien et dans celui de nos enfants ?
En réalité, les séries télé ne sont pas un phénomène de société si récent que cela. Il y a eu Columbo (9 saisons, 69 épisodes), Dallas (14 saisons, 357 épisodes), Grey’s Anatomy (21 saisons, 438 épisodes), Friends (10 séries, 236 épisodes) … sans oublier Les Feux de l’Amour, Game of Thrones, Walking Dead, Les Soprano, Joséphine Ange Gardien… il y en a pour tous les goûts !
Ce qui est nouveau, c’est le “binge-watching” ; c’est regarder les 9 épisodes de “SquidGame 2” en une journée.



"Friends" ; "Squid Game" ; "Money Heist" - photos F Joyce
Grâce au “streaming” (diffusion en continu), nous avons tous visionné plusieurs épisodes (2 voire 3 de” Suits “ou “The Office” ou “House” …) à la suite en une seule soirée… mais toute une saison d’une seule traite ! Ça c’est la tendance 2025 qui fait peur !
Les fans, tout autant que les média généralistes ou spécialisés s’accordent à reconnaitre que les scénarios et la filmographie des nouveaux Sitcoms sont résolument d’une qualité cinématographique. Les séries sont aujourd'hui décryptées dans la presse au même titre que les long-métrages et les retombées financières sont colossales. Il faut donc s’attendre à une expansion “galactique” de ce secteur.
Quels sont donc les “ingrédients” qui rendent ces feuilletons modernes aussi excitants ? irrésistibles ? La formule miracle… n’est rien de plus qu’une recette classique “réchauffée” !
La première technique consiste à créer un suspense insoutenable, comme dans les romans d’Agatha Christie ou plus récemment d'Harlan Coben où chaque chapitre se termine sur un événement imprévu qui va dramatiquement changer le cours de l’histoire.

Les défis se multiplient, les alliances entre les différents personnages évoluent, leurs motivations sont mises à rude épreuve, leurs certitudes (tout comme les nôtres – naïfs spectateurs) remises en question à chaque rebondissement. Les intrigues sont chapitrées en épisodes courts (souvent 30 minutes) et le dénouement n'est qu'a quelques heures de visionnage. Alors qu'autrefois, après 258 épisodes (de 60 minutes chacun), la fin semblait au-delà de notre loyale patience.
Les héros sont complexes mais attachants. Ils reflètent nos contradictions, nos fantasmes modernes et nous entrainent dans des univers plus ou moins mystérieux à nos yeux (blocs opératoires, vaisseau spatial, île déserte en Corée ...)



"Squid Game 2" - photos F. Joyce
Comme tout divertissement, les séries nous permettent de nous évader de notre quotidien répétitif, sans surprise, sans relief, sans défi, loin de toute forme d’aventure stimulante. L’attrait est le même que les jeux de téléréalité de survie type “Koh Lanta” ou ici “I’m a Celebrity, Get Me Out of Here !”. Comme dans “Squid Game”, les épreuves sont violentes et ludiques en même temps. Nous connaissons tous les comptines, les jeux (“un, deux, trois … soleil”), les règles simples (tenir le plus longtemps possible sans glisser sur le poteau)… Cette légèreté adoucit la fascinante horreur des scénarios (que ce soit manger des scorpions, se faire mitrailler par ce qu’on a juste vacillé , se faire simplement et plus ou moins brutalement éliminer…). Même dans “Plus belle la vie”, il y a toujours un innocent qui se fait écraser à vélo.

C’est addictif car – amateurs de sueurs froides que nous sommes - notre curiosité est constamment tenue en haleine. Cette consommation excessive n’a pas formellement été identifiée comme “addiction” mais son fonctionnement neurologique lui ressemble en bien des points. Tout comme les substances récréatives, l’alcool, les jeux d’argent, la pornographie… le “streaming” stimule ces zones du cerveau qui boostent la dopamine (“hormone du plaisir”) et la sérotonine qui elle, régule l’humeur. Le visionnage répété peut créer une automatisation plus ou moins consciente et systématiquement renouveler le besoin de recommencer (à boire, à manger, à dépenser, à allumer la TV…)
Prochainement sur vos écrans ... que vous soyez sériephile ou cinéphile pur(e) et dur(e) préparez-vous à voir les séries de demain gagner des Oscars à Hollywood et défiler leurs équipes sur le tapis rouge du festival de Cannes ! et pour les applaudir ... des foules de fans complètement addicts !