Les factures d'énergie vont baisser en Grande-Bretagne
Même si ce repli va atténuer un peu la crise du coût de la vie, les factures restent bien plus élevées qu'avant le début de la guerre en Ukraine et la reprise post-covid, et l'inflation au Royaume-Uni est la plus élevée du G7.
Pour le trimestre allant du 1er juillet au 30 septembre, "le plafond du prix de l'énergie va être fixé à un niveau annualisé de 2.074 livres" pour un ménage moyen "afin de refléter les chutes récentes des cours de gros de l'énergie", d'après un communiqué d'Ofgem jeudi.
Le précédent plafond, datant d'avril, était fixé à 3.280 livres en prix annualisé, mais le gouvernement avait mis en place une limite de 2.500 livres aux factures pour la plupart des foyers, l'Etat subventionnant le différentiel, afin d'aider les Britanniques face à la crise du coût de la vie. Les plafonds de l'Ofgem sont revus tous les trois mois et sont liés aux prix réels sur les marchés de l'énergie. "Pour la première fois depuis que la crise mondiale du gaz a commencé il y a plus de 18 mois, les prix chutent pour les clients", salue l'Ofgem, tout en reconnaissant qu'ils restent à des niveaux historiquement élevés et que "beaucoup de ménages pourraient encore avoir des difficultés à les payer".
Au plus fort de l'hiver, le plafond avait atteint 4.279 livres en niveau annualisé. Dès l'été 2021, la reprise économique après les confinements liés au covid-19 avait fait grimper les cours de l'or bleu. Ils ont encore flambé dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine et avaient atteint des records, mais ils sont largement retombés depuis, tout en restant très supérieurs à leurs moyennes historiques.
L'envolée des factures énergétiques a largement contribué à l'inflation et à une crise du pouvoir d'achat au Royaume-Uni, plombant également les entreprises. L'inflation pour avril est retombée sous 10% pour la première fois depuis août, à 8,7%, mais a ralenti moins qu'anticipé par les économistes et la Banque d'Angleterre, d'autant que les prix de l'alimentation continuent d'accélérer, à 19%, un record en 45 ans.
Cela devrait inciter les autorités monétaires à relever encore leurs taux d'intérêt, déjà augmentés 12 fois d'affilée, et actuellement à 4,5%. Estimant "encourageant de voir que le marché se stabilise et que les prix vont dans la bonne direction", le directeur général de l'Ofgem Jonathan Brearley avertit dans le communiqué qu'"à moyen terme, il est peu probable" de "voir les prix revenir à leur niveau d'avant la crise de l'énergie".