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Splendeur, Art et Rivalité : la Royal Academy expose la jalousie de Michel-Ange, De Vinci et Raphaël.
Les ennemis prodigieux de la Renaissance Italienne (réunis à Rome entre 1513 et 1516) se retrouvent aujourd'hui à Londres !
Tout comme le film d’Etienne Chatiliez, et tout comme la vie, l’Art “n’est pas un long fleuve tranquille ”! Les trois “monstres sacrés de la Renaissance Italienne – Michel-Ange, Léonard de Vinci et Raphaël - ont façonné ensemble, la révolution artistique du XVIe siècle à Rome, à Florence et dans toute l’Europe. Pourtant leur fraternité n'était qu'apparente ...
Ils sont probablement les artistes les plus reconnus et les plus admirés de l’Histoire. Et pourtant, ils sont nés rivaux ! Mais n’est-ce pas cette rivalité qui les a poussés à se surpasser ? à transformer en émulation leurs créativités divergentes pour mener la peinture et la sculpture à son apogée ? Un peu comme Voltaire et Rousseau , Mozart et Salieri, Van Gogh et Gaugin et tant d’autres duels légendaires ! Si leurs personnalités étaient “ incompatibles ” , n’étaient-elles pas aussi ( ou plutôt) “ complémentaires “?
C’est la question que se pose la Royal Academy dans son exposition : “Michelangelo, Leonardo, Raphael “
En mettant côte-à-côte les oeuvres de ces trois artistes “hors normes”, elle met en lumière leurs discordances, mais aussi leurs similarités et l’influence qu’ils ont pu avoir les uns sur les autres.
A l'époque, ils travaillent tous bien sûr au service de la Religion, mais leurs personnages ont une nouvelle présence qui "habite" l'espace de la toile et qui exprime leur spiritualité intérieure. Les mouvements de leurs corps doivent refléter les mouvements de leur âme.
Les traits des femmes, (souvent des Vierges à l'enfant) sont délicats, leurs gestes sont calmes, leurs silhouettes sont posées. Leur teint est pâle, leurs sourires mélancoliques.
Léonardo, Raphaël et Michel-Ange sont tous trois humanistes et tous trois étudient l’anatomie. Ils peignent des corps immobiles ou en mouvement, souvent musclés et nus - ce qui est nouveau pour l'époque (mais légitimé par les canons de la beauté classique), tout comme la perspective dans les arriére-plans.
Ils dessinent aussi des animaux, notamment des chevaux en pleine course,
En 1513, leurs noms sont sur toutes les lèvres ! Mais leurs parcours, leurs personnalités - tout comme leur art- les oppose.
Le tempétueux Michel-Ange a terminé la Chapelle Sixtine, Il est trés pieux, et plébiscité par les Papes. Capricieux et perfectionniste, il est avant tout un sculpteur et un architecte. Il aime trouver son inspiration dans les mythologies grecques et romaines. Léonardo qui a 23 ans de plus est un savant élégant courtisé des rois. Ingénieur, théoricien et inventeur de génie, son approche de la nature est plus scientifique, plus calculée et plus mathématique mais plus mélodieuse. Il préfère les lumières tamisées qui réduisent les ombres, estompent les contrastes, adoucissent les traits du visage. Raphael - doux surdoué- qui débute la décoration d’une partie du Vatican est en pleine ascension. Il cherche à se rapprocher de la réalité dans toute sa complexité. Il met l'accent sur l'équilibre des proportions, la pudeur, l'harmonie et la grâce.
Aucun document historique n'atteste de leur rencontre, mais elle est trés probable. La Royal Accademy les rassemble jusqu'au 16 février - en écho et en collaboration avec l'exposition de dessins de la Renaissance à Buckingham Palace.
The Gabrielle Jungels-Winkler Galleries, Burlington Gardens -
Royal Academy
Jusqu'au 16 février 2025