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Stand-Up Londres : l'humour à guichets fermés

Stand-Up Londres : l'humour à guichets fermés

Face à une actualité sombre et angoissante, le rire n’a jamais autant fait recette

Francine Joyce
Membres Public

Les 28 et 29 octobre dernier à Piccadilly, Crazy Coqs présentaient la première édition de « Stand Up Londres ». Un show 100% francophone et 100% stand-up au cœur de la capitale anglaise. Trois extraordinaires humoristes venus de France et de Belgique ont ainsi joué à guichets fermés sur les planches de cette scène iconique. Le Grand Cru de l’humour proposé en cet automne 2022 à la Brasserie Zedel se composait de deux hommes (Jason Brokerss et Urbain) et une femme (Florence Menez) connus des célèbres festivals du rire de Montreux et Marrakech, des écrans Netflix, des émissions de France Inter… Ils ont chacun leur singularité, leur signature et tous trois puisent dans leur vie personnelle pour transformer des anecdotes en sujets universels. À la base de l’avalanche de vannes, un sens de l’observation joyeusement critique, et souvent une autofiction sans esbroufe mais audacieuse.

À l’image de sa génération décomplexée, Florence Mendez n’hésite pas à partager des confidences sans romance mais bien emballées ! Ainsi, elle nous parle frontalement et sans aucun embarras de sexualité, voire de chirurgie intime et de ses paradoxes : « des pénis augmentés de taille, des vagins rétrécis… ca va finir par poser problème !!! » analyse-t-elle en y ajoutant une bonne dose d’autodérision. Elle ne se moque pas des autres, elle se moque d’elle-même, de « son double fictionnel ». Elle nous parle de son autisme « sans déficience » Elle le décrit sans maniérisme avec des anecdotes : « pour nous être punis ce n’est pas nous mettre au coin … c’est nous en éloigner !!! »

Urbain et Florence Menez

Le public est conquis. C’est universel, il aime voir ses congénères en situation d’échec : c’est la catharsis. Il préfère voir sur scène ce qu’il redoute pour lui-même dans sa propre famille, son travail, son quotidien.

Ainsi Urbain raconte des tranches de vie désopilantes comme son inscription à la salle de gym… certainement pas pour son plaisir personnel mais dans le but de retrouver la ligne : « C’est pour perdre une quinzaine de kilos, lui demande le coach musclé en face de lui ? En fait, répond Urbain décontenancé,  Au départ j’étais parti pour moins 5 kg » !!!

Jason Brokerss nous parle lui de l’argent. L’argent dans le mariage, l’argent dans le divorce ( « quand on aime, on ne compte pas ; quand on n’aime plus… !!! ») ; en période de crise économique (« le confort des flexibus à 9 euros le Paris-Marseille le lumbago est garanti : imbattable en prix sauf si c’est toi qui conduit le bus » ; l’aubaine des périodes de soldes « sauf quand de faux pauvres avec des sacs de grandes marques y participent aussi et nous piquent toutes les tailles ! »)

Jason Brokerss

A l’origine de ce projet : Dan Blumenau, un anglais imbibé de notre humour et de notre culture Gauloise. Comédien lui-même devenu producteur, il n’a eu de cesse depuis l’épidémie Covid de démontrer le pouvoir salutaire du rire face à l’adversité, la déprime ou simplement pour dédramatiser des situations difficiles. « Depuis le confinement, nous n’avons jamais eu autant besoin de rire et de nous détendre » nous dit-il.

Dan Blumenau

Depuis cette date en effet, les cliques sur les mots « blagues » ou « bêtisier » ou « histoires drôles » ne cessent de grimper sur le Net.

Par cette initiative, Dan nous rappelle ainsi à tous combien le spectacle vivant, l'humour et l’auto-dérision intelligente sont essentiels pour surmonter le blues et affronter les incertitudes de l’actualité.

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