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"Civilization" : un portrait polémique de l’humanité du XXIe siècle.
Jusqu’au 17 septembre prochain, la Saatchi Gallery de Londres présente : "Civilization : The way we live now" - une fresque de 350 photos pour illustrer la complexité de nos sociétés actuelles.
L’exposition "Civilization" est structurée sur 3 étages en 8 chapitres qui correspondent à huit différentes perspectives de notre Monde contemporain : Hive, Alone Together, Flow, Persuasion, Control, Escape, Rupture et enfin Next ?
Le ton polémique est donné dès la première salle. Les visiteurs sont immédiatement plongés au cœur de mégalopoles bourdonnantes où chacun est replacé à l’échelle de l’infiniment petit, au cœur de nos paradoxes, de nos tiraillements identitaires, de nos aspirations et de notre avenir incertain.
Des photographies grand format se font écho pour figer un monde en mouvement et de plus en plus urbain. Aujourd’hui en effet, plus de la moitié de la population mondiale vit et travaille plus ou moins agréablement dans des villes.
Des photographies subjectives et souvent critiques qui dénoncent les excès très médiatisés de notre société de consommation,
de l’influence préjudiciable des médias et de la mondialisation. Elles opposent la beauté et l’authenticité de l’environnement naturel aux nouvelles technologies intelligentes mais dangereuses et potentiellement destructrices.
Ainsi, l’ère du selfie trompe-l'œil et du marketing racoleur est née de l’évolution des technologies de la photographie.
Nous en avons perdu le sens de la réalité.
Où est la vérité dans les messages publicitaires qui nous enjôlent ou qui nous terrorisent au quotidien ? Faut-il se soumettre à la propagande politique ?
religieuse ?
au contrôle permanent avec des caméras à tous les coins de rue ? Peut-on faire confiance à notre système législatif et judiciaire ? à nos politiciens ? pour vivre en sécurité ?
Au fil des pièces, l’exposition aborde les thèmes qui focalisent l’attention des jeunes générations et inquiètent leurs ainés : les catastrophes climatiques, la paix, la violence, l’intelligence artificielle, l’identité, la définition de la beauté et du bonheur.
Elle démontre une fois de plus que le progrès technique n’est pas nécessairement positif : la bombe atomique n’est-elle pas un produit dérivé d'études physiques scientifiques ?
Elle nous sensibilise surtout à notre condition humaine, d’êtres sociaux. Nous ne sommes pas plus intelligents que d’autres espèces parce que nous avons un cerveau qui nous permet de construire des navettes spatiales pour explorer la lune, notre galaxie ou notre ADN.
Aucun individu n’est capable de faire cela. Nous sommes intelligents parce que nous allions nos forces respectives : il faut des dizaines de milliers de personnes pour construire une fusée qui part dans l’espace … et revient !
Ce que cette exposition nous montre c’est certainement combien nous avons besoin les uns des autres, combien il est paradoxal de se sentir seul au milieu de la foule, combien il est ridicule de pouvoir concevoir des trains qui roulent à plus de 450 km/h, des téléphones qui envoient des messages à la vitesse de la lumière, et pourtant aller souvent plus vite à pieds qu'en voiture !
Elle nous questionne sur nos besoins réels : avons-nous vraiment besoin de parcs d’attraction de la taille d’une petite ville pour nous amuser ? d'un enterrement royal pour nous réunir ?
Elle critique sans détour notre industrie du plaisir forcené, notre besoin permanent de stimulations toujours plus innovantes. Elle nous encourage surtout au retour à la simplicité avec la foi dans cet avenir serein pour lequel les jeunes d’aujourd’hui se battent passionnément.
Reportage : Julia Hildenbrand et Maïa Jacob.