Des médecins de nouveau en grève en Angleterre, dans des hôpitaux déjà sous pression
Cette nouvelle grève, après de précédents mouvements ces derniers mois et l'échec des négociations avec le gouvernement, a lieu au moment où le système de santé public, le NHS, peine à résorber les gigantesques listes d'attente où languissent subissent les patients.
Interrogé par l'AFP sur un piquet de grève, Sumi Manirajan, médecin de 29 ans et membre du syndicat BMA (British Medical Association) a "plein de collègues" qui ont quitté le Royaume-Uni pour l'Australie ou la Nouvelle-Zélande. Les "salaires sont faibles", "les conditions de travail sont mauvaises et on n'a pas assez de médecins", explique-t-il, citant le chiffre de 50.000 médecins manquant par rapport aux autres pays d'Europe. "Il y a une fuite massive de cerveaux" et un "vrai sentiment d'abandon par le pays", explique quant à lui Joseph Kendall, médecin en psychiatrie, "comme si notre contrat social avait été déchiré". "On a besoin de payer nos médecins de manière juste" pour les garder, souligne Lili Hwong, médecin en ORL.
Un "junior doctor" gagne environ 32.000 livres sterling (37.000 euros) lors de sa première année d'exercice, selon le gouvernement. Le débrayage a débuté à 7H00 GMT, pour durer jusqu'à 7H00 GMT samedi matin. Puis les médecins s'arrêteront de nouveau de travailler durant six jours du 3 au 9 janvier, ce qui sera la grève la plus longue dans l'histoire du NHS. "Après cinq semaines de négociations intenses, le gouvernement ne s'est pas montré capable de produire une offre crédible sur les salaires", a expliqué le syndicat de médecins BMA (British Medical association) début décembre, dans le communiqué annonçant ce nouveau mouvement.
Les "junior doctors" se sont vu proposer une hausse de 3% en plus de celle de 8,8% en moyenne déjà accordée cet été mais, selon le syndicat BMA, ces propositions reviennent toujours à une baisse du pouvoir d'achat pour nombre de médecins.