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Face aux ambitions françaises, Londres met en avant son statut de place financière numéro un en Europe
La finance britannique est "dans bien des cas à la première place mondiale", a affirmé jeudi le ministre britannique du Trésor Gareth Davis, interrogé sur la volonté française d'attirer de plus en plus d'acteurs financiers depuis le Brexit.
"Il existe différents outils de mesure" de la puissance financière, a poursuivi le dirigeant au cours d'un échange jeudi avec des journalistes en marge d'une visite à Paris, estimant que la place britannique était la plus grosse exportatrice nette de services financiers dans le monde, et un très gros acteur du marché des dérivés et des devises. "Les services financiers britanniques sont extrêmement puissants", a-t-il poursuivi, affirmant rester "vigilant pour rester compétitif". "C'est pour cela que nous avons introduit les réformes d'Edimbourg", visant à muscler le secteur financier, "c'est pour cela que nous entendons rester à la première place européenne des introductions en Bourse", a-t-il détaillé au moment où des informations de presse imaginent le champion du prêt-à-porter bon marché Shein potentiellement se coter à Londres.
La place financière britannique a toutefois subi le départ de nombreux acteurs de la finance depuis le Brexit: selon une étude du cabinet EY menée en 2022, plus de 2.800 banquiers et financiers ont quitté Londres pour s'installer à Paris depuis 2016.
De plus, la Bourse de Londres a subi un revers de poids l'an dernier avec la cotation du fabricant britannique de microprocesseurs Arm à New York. Des géants comme Shell ont aussi agité le fait de s'exiler ce qui aurait été un
tremblement de terre.
En parallèle toutefois, le Royaume-Uni a attiré l'an dernier 108 annonces de projets d'investissements dans les services financiers, près de trois fois plus qu'en France, selon EY.
Le ministre britannique réagissait au lendemain de l'adoption par le Sénat français d'une proposition de loi visant à renforcer l'attractivité financière de la place de Paris. Ce projet s'ajoute à l'intense travail d'influence de la France visant à attirer des investissements étrangers, en partie depuis le Brexit, au travers de réformes sur le marché du travail et la fiscalité des entreprises, à nouveau vantées lundi au cours du sommet Choose France au cours duquel près de 200 dirigeants d'entreprises étrangères ont été invités en France en vue d'annoncer 15 milliards d'euros d'investissements.
Interrogé sur la présence de patrons des plus grandes banques américaines lundi, dont ceux de JPMorgan Chase et Goldman Sachs, Gareth Davis a répondu être "au courant puisque la plupart sont venus à Londres après le sommet de lundi".