La Banque d'Angleterre remonte ses taux une 14e fois et s'inquiète de l'inflation persistante

"Certains indicateurs cruciaux, notamment les hausses de salaire, suggèrent que des pressions inflationnistes plus persistantes se matérialisent. Le Comité (de politique monétaire, ou MPC) a décidé lors de cette réunion de monter ses taux" pour la 14e fois consécutive, justifie la banque centrale dans les minutes de sa réunion.

La Banque d'Angleterre opte pour une hausse de même ampleur que celles de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE) fin juillet, même si l'autorité monétaire britannique revoit légèrement à la hausse ses prévisions d'inflation à plus long terme: à 2,5% en 2024 et à 1,5% en 2025.

Selon les dernières données disponibles, l'inflation reste à 7,9% sur un an en juin au Royaume-Uni, la plus élevée des pays riches du G7 malgré un ralentissement marqué, alimentant une crise du coût de la vie outre-Manche. "L'inflation recule et c'est une bonne nouvelle. Nous savons que l'inflation affecte le plus directement les moins riches et nous devons nous assurer qu'elle reflue à notre objectif de 2%", résume le patron de la BoE Andrew Bailey dans un communiqué.

Les prix des biens et des matières premières, notamment de l'énergie, ont fait s'envoler l'inflation après les chocs successifs du Brexit, du Covid-19 puis de l'invasion russe de l'Ukraine, mais c'est désormais l'inflation générée au sein même du Royaume-Uni qui inquiète la banque centrale. Critiquée pour avoir sous-estimé l'ampleur de ces chocs, la BoE assure avoir revu ses projections par rapport à son dernier rapport en mai pour "intégrer certains des risques à la hausse pour l'inflation, sur les prix locaux et les salaires".

La banque centrale assume "une politique monétaire restrictive", qui pèse sur la croissance, et promet que "le MPC s'assurera que le taux bancaire restera suffisamment restrictif assez longtemps" pour faire flancher l'inflation. "Notre politique commence à avoir un effet. Etant donné les délais dans la transmission de la politique économique à l'économie réelle, il n'est pas surprenant que cela ait pris du temps", a expliqué M. Bailey lors d'une conférence de presse.

Récession frôlée