Un manifeste pour la Défense de la langue, en bon anglais, nous convainc :
“I am appealing to a pot-pourri of chichi elements that seem blasé about maintaining the purity of our language. We must, of course, not lose our sang-froid over those not au-courant of this peril and those who think our campaign has a déjà vu ambiance about it.
The problem is that our bourgeois elite have sat on their derrière for too long, together with their penchant for being bons vivants, French cuisine, and chic parties. Yet our savoir-faire must prevail to help us eliminate these linguistic gaffes and not accept them as a fait accompli.
But French friends take courage! This revolt will not menace our entente cordiale. So please don’t respond « C’est la guerre! » as such an attitude could only escalate into a débâcle. We are sure you understand that we must finally give the coup de grâce to these French clichés that are corrupting the purity of our language.
Hoping that I have not made any faux pas in my post, but we Anglophones too are searching for our own raison d’être.
Please recognize a cri de cœur and RSVP.”
Dans ce texte-canular*, un mot sur 4 est français et pourtant il est totalement anglais ! Pas étonnant avec près de 7000 mots issus du français en anglais. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?
N’y a-t-il donc aucune frontière réelle entre une langue germanique et une langue de la famille romane (et probablement la plus complexe de la famille) ?
Force est de constater que l'anglais, et ses nombreux locuteurs, adorent se servir dans le buffet linguistique français, surtout dans des domaines glamour comme la cuisine, l'art, la mode et la diplomatie.
Mais ce n'est pas tout !
Il a aussi convié d'autres langues à cette orgie. Le latin lui a offert des mots scientifiques et juridiques, imaginez "et cetera" ou "vice versa". Le grec a contribué avec des termes tels que "democracy" (démocratie) ou "geography" (géographie). Et n'oublions pas les Vikings ! Leurs mots comme "sky" (ciel) ou "window" (fenêtre) sont également présents.
Depuis Guillaume le Conquérant, la liaison entre le français et l'anglais n'est pas restée figée dans le passé lointain.
Aujourd'hui encore, l'anglais continue à emprunter au français, intégrant des expressions courantes, des nuances subtiles et même des termes spécifiques dans divers domaines (par exemple : prêt-à-porter, faux, film noir, Art nouveau,...).
Les professionnels du monde entier utilisent des mots français pour ajouter une touche d'élégance à leurs échanges, tandis que la cuisine ou la mode française continuent d'influencer les menus des restaurants renommés, même outre-Manche.
(*) Ce texte contient environ un mot sur 4 issu du français, ce qui lui donne un style très soutenu et totalement paradoxal en militant pour la défense de la langue anglaise en empruntant autant de mots français."