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Le Concorde : Prendre son pied

Si voler a été une obsession humaine depuis Icare et plus encore dès le XXe siècle, voler vite et plus vite est rapidement devenu le défi suivant. 

Jean-Pascal Sibiet MBE
Membres Public

Période 1947-2003

A lire devant une mappemonde

Louis Blériot, et son Blériot type XI, survole la Manche pour la première fois en 1909 à une vitesse moyenne de 60 km/h. Très vite, la recherche civile et militaire sur le fuselage, la puissance des moteurs et le perfectionnement des pilotes permettent d'atteindre la vitesse moyenne de 920 km/h pour un avion de ligne.

Voler très vite nécessite aussi de monter plus haut car plus on monte en altitude, moins l'air oppose de résistance à l'avion. C'est pour ça que les prototypes d’avions supersoniques, dès 1947, volent jusqu'à 60 000 pieds d'altitude (environ 18 000 m) alors que les vols commerciaux se maintiennent en dessous de 44 000 pieds.

Le plus beau, c'est qu’à cette altitude on peut observer la courbe de la Terre.

En plus d’aller vite, les hommes et les femmes ont recherché le moyen d’anéantir les décalages horaires. En volant à Mach 2 (soit 2450 km/h), un avion supersonique arrivait à destination avant l’heure à laquelle il était parti grâce à une vitesse de vol supérieure à celle de la rotation de la Terre. En effet en partant de Paris à 11.00 , il arrivait après 3h30 de vol à New York alors qu’il était 8.30 seulement (et avec 5 heures de décalage).

Face à la férocité de la concurrence américaine dans l’aviation civile, l'entreprise française Sud-Aviation et l'entreprise britannique Bristol Aeroplane Company, financées par leurs gouvernements, développèrent respectivement leurs supersoniques Super-Caravelle et Bristol 223. Les deux projets étaient déjà bien avancés, mais Français et Britanniques s’épuisaient face aux coûts titanesques de développement des appareils supersoniques et civils. Après un an de discussion, en 1962, la raison rapproche les deux pays et la British Aircraft Corporation (BAC) et Sud Aviation se partageront les coûts du développement d’un modèle commun long-courrier (transatlantique). L’épopée du Concorde démarrait. 

Avant-gardiste, l’avion supersonique civil allait être le premier avion civil au monde à disposer de commandes de vol électriques et analogiques, de turboréacteurs à postcombustion, d’un pilote automatique et d’une aile néo-gothique ou delta – de la forme d’un triangle comme la lettre grecque delta.

Pendant ses 27 années d’existence, le Concorde ne fut produit qu'à vingt exemplaires, dont six non commerciaux pour essais et mises au point.

Malgré l’absence de succès commercial et l’exploitation déficitaire par Air France et British Airways, l’avion a été le symbole de modernité, de luxe et de conquête du ciel. Loin d’avoir conquis les opinions publiques, cet avion reste une prouesse technologique et une coopération franco-britannique inédite pour un avion supersonique inédit. 


Le 13 janvier 1963, le président français Charles de Gaulle suggéra que l'avion soit baptisé « Concorde » et, le 24 octobre, une première maquette grandeur nature du « Concord » sans « e » fut présentée ; une polémique s'ensuivit sur le nom de l'avion. Le ministre britannique de la Technologie Tony Benn mit fin à la polémique en annonçant : « Le Concord britannique s'écrira désormais avec un « e » car cette lettre signifie aussi Excellence, England, Europe et Entente »

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