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Les Labubus à la conquête de Londres
Le buzz d’un petit lapin malin qui se compte en centaines de millions de dollars
C’est l’histoire d’un délire devenu viral auprès des enfants ET de leurs parents !

C’est l’histoire d’une peluche pastel, aux dents pointues qui vous accompagne comme un talisman moderne et trendy.

C’est l’histoire de “ Labubu Superstar ”, une petite créature farfelue à la fois charmante et monstrueuse. Il s’apparente à un bon génie avec une jolie bouille ronde, de grands yeux, de longues oreilles de lapin, un sourire de 9 canines, des mains à 4 doigts et des pieds à 3 orteils. Dessiné par l’illustrateur Kasing Lung, qui s’est inspiré des mythologies nordiques, il se décline à l’infini. Il accessoirise les tenues en exprimant l’humeur de son / sa propriétaire. Mais le plus grand intérêt de ces créations japonaises c’est de réunir tous les membres d’une même série de labubus -en particulier les plus rares - alors qu’ils sont vendus dans des “boites mystères”.
Pour une vingtaine d’euros, on achète à l’aveugle (comme pour un kinder surprise), en croisant les doigts pour tomber sur celui qui n’est produit qu’à quelques rares exemplaires, celui qui va donner une valeur inestimable à votre collection.

La tendance n’est pas si récente mais au lieu de s’estomper comme toutes les autres, elle se propage depuis le Japon avec la puissance d’un tsunami. A Londres, tout comme à Milan et partout en France, et aux Etats Unis, le phénomène labubus se mesure aux constantes ruptures de stocks. Ils s’accrochent aux sacs des vedettes ( Rihanna, Dua Lippa, David Beckham, Lisa du groupe K-pop Black Pink…). Ils s’invitent comme porte-bonheurs aux bras des mannequins aux fashion shows et s'agrippent à vos hit-bags (ou ceux de vos ados) pour personnaliser votre look et vous donner la sensation d’être unique.
Aujourd’hui, les labubus envahissent ( bien sûr) les réseaux sociaux et les étagères des kidults (les 15- 40 ans - à la fois “kids” et “adults”). Une mode enfantine pas infantile qui déchaine les internautes et même les voleurs. Le 6 aout dernier, des cambrioleurs ont dévasté une boutique de Los Angeles et dérobé pour plus de 7000 dollars de ces petits doudous.
Oui, c’est un peu “kitch et “bibizarre” ! Mais très rentable pour le distributeur PopMart (basé à Pékin) qui a vu son chiffre d’affaire augmenter de 62% entre 2022 et 2023 et totaliser 1.4 milliards de dollars en 2024 ! Selon BFMTV, "La hausse de 600% des actions Labubus en un an fait exploser les compteurs de la bourse". De nouvelles versions miniatures ont été lancées fin aout 2025 sur le marché pour 9 euros pièce. Depuis, elles s'arrachent avec une telle frénésie que le ministre du commerce chinois Wang Wentao, a expliqué que ces petites figurines sont capables -du haut de leur 9 cm- de booster l'économie chinoise de manière significative.
A quoi attribuer la méga popularité de ces petits compagnons qui tournent chez certains à l’obsession ?
Tout d’abord des designs originaux, mais aussi des collaborations prestigieuses avec des artistes de renom ; mais aussi un marketing ciblé sur les collectionneurs et basé sur le bonheur de raviver son âme d’enfant. D’ailleurs, leurs prénoms frappent par leur manque de sophistication : Baba, Dada, Zimomo, Zikoko, Zizi, Kuku, ( y a pas Kaka !)



Au-delà du jouet acheté et de la satisfaction instantanée, il y a le suspense de la boite mystère. C'est une chasse à la rareté. Lorsque vous ouvrez le paquet, c’est comme la boite de chocolats de Forest Gump , les cadeaux dans la lessive Bonux ou encore une “blind date” via une agence de rencontres : vous ne savez jamais sur quoi ou sur qui vous allez tomber !
La face cachée des “ blind boxes “ c’est l’attrait de tous les jeux de hazard, l’illusion de contrôle, le sentiment démesuré que l’on est capable de toucher le gros lot et d’influencer des résultats pourtant totalement indépendants de notre volonté. Ce suspense déclenche une sécrétion de dopamine (hormone du plaisir) avant même d'ouvrir l'emballage. Tomber sur un doublon devient une source de frustration qui pousse à en acheter un autre. Là commence l'engrenage de l'addiction.
Depuis toujours, nous collectionnons un peu tout et n'importe quoi : timbres, coquillages, cartes Pokemons, capsules de bouteilles ... aujourd'hui, les petites mascottes en peluche. Peut-être est-ce une manière de se raconter au travers des objets ? pour garder des souvenirs ? sauver les objets de l’oubli ? garder un rapport poétique avec le passé ?
Ainsi donc, l’attrait pour les labubus ne faiblit pas. Mais face à la concurrence grandissante des "gacha-gachas", le fabricant a donc déjà conçu toute une famille de petits cousins pour agrandir la famille Labubu et alimenter la soif des consommateurs. Ils s’appellent Acipupus, Azuras, Pino Jellies, fluffy monsters, skull pandas… toute une milice de petits elfes hirsutes mais gracieux pour combattre les faux Labubus : les affreux Lafufus !
Et oui, la contrefaçon va se nicher partout et ca, c’est franchement “ labobof ” !
