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Lise de Baissac et les 39 femmes du SOE

Lise de Baissac et les 39 femmes du SOE

Mariette, Madeleine, Denise, Odile, Louise, Blanche, Adèle, Marguerite, Jacqueline, Marianne, Annette, Isabelle, Lise, Marie puis Pauline. Ces prénoms, d’une autre époque (et qui reviennent), correspondent aux “noms de Guerre” des agents féminines de la Section F (F comme France).

Jean-Pascal Sibiet MBE
Membres Public

Période : 1942-1944
A lire face au 64 Baker Street à Londres (W1U 7GB)

Elles ont été recrutées par le fameux service de renseignement et de sabotage mis en place par Churchill pour agir dans toute l’Europe sous la botte nazie. Il voulait mettre l’Europe nazie à feu et à sang en allant plus loin que les réseaux de renseignement et d’actions britanniques conventionnels (MI5, MI6 et Intelligence Service).

Pourquoi avoir pris des femmes ? Au départ réservées aux hommes, les missions de la section F impliquent d’agir sous couvert en France, ils doivent donc être français, ou y avoir habité et surtout parler et se comporter sans attirer l’attention des Allemands ou de la police française tenue par Vichy. Churchill n’est pas le seul à recruter ces oiseaux rares ; de Gaulle aussi et sans oublier les agents pris et arrêtés…

Comme très souvent, en panne d’hommes à entrainer au parachutage, au maniement des armes, au sabotage ou encore à l'endurance sous la torture, Winston Churchill autorise, en 1942, le recrutement des femmes plus adaptées à certaines missions délicates que lance le Special Operation Executive (S.O.E ) britannique.

Plus discrètes, les Britanniques avaient observé qu’elles attiraient moins l’attention des Allemands et se faisaient moins souvent fouiller… idéal pour transmettre des messages et transporter des appareils de radio.

Cet atout les a orientées pour beaucoup comme coursières, radio télégraphistes et instructrices au maniement des armes de maquisards. Très jeunes, la plupart ont entre 19 et 25 ans, Françaises ou ayant grandi en France, elles étaient entraînées à sauter en parachute, décrypter, crypter, pianoter sur des appareils radio pour communiquer avec Londres.

Habituée à faire des coquilles récurrentes, elles étaient aussi entraînées à en faire d’autres pour indiquer si elles étaient prises ou sous la contrainte. Les radios sans fil étaient encombrantes et difficiles à régler sur la bonne longueur d’ondes et avec le bon toucher. La transmission radio était un des rôles les plus hardis car la durée de vie des agents était limitée à quelques semaines, les renseignements allemands détectaient très rapidement les postes émetteurs, arrêtaient, torturaient et déportaient les agents. Chaque agent disposait d’une capsule de Cyanure… Just in case.

Le SOE ne recrute que 39 femmes, venant d'horizons multiples et de motivations diverses, et plus d’un tiers n’est jamais revenu. Si leur histoire et leur sacrifice est aussi bien documenté, c’est grâce à une femme encore une fois. Vera Atkins, la seconde du commandant “Colonel Buckmaster” de la section F, a continué après la guerre à rechercher “ses” agents jamais revenues. En détention, beaucoup ont été exécutées à quelques semaines de la libération des camps de concentration.

Durant sa courte existence, le SOE était établi au 64 Baker Street, la rue du légendaire Sherlock Holmes.

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