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London Art Week - Entre Musique et Danse, les galeries londoniennes nous ouvrent leurs portes et dévoilent des trésors insoupçonnés

London Art Week - Entre Musique et Danse, les galeries londoniennes nous ouvrent leurs portes et dévoilent des trésors insoupçonnés

Du 3 au 8 juillet 2022, les galeries de Mayfair accueilleront en juillet la London Art Week (LAW).

Jérémie Raude-Leroy
Membres Public

Placée sous le thème de la musique et de la danse, LAW s’associe pour l’occasion avec le Philarmonia, un orchestre symphonique londonien de renommée internationale, et le centre artistique Cromwell Place, nouveau lieu de vie culturelle situé à South Kensington.

Des concerts de musique de chambre prendront ainsi place dans l’intimité de certaines galeries, les dimanche 3 et mercredi 6 juillet. L’expérience se promet d’être immersive, magique, et définitivement unique.

Ces quelques jours seront l’occasion de flâner dans les petites rues intimistes de Saint James’s, à quelques pas seulement de la frénésie de Piccadilly Circus. LAW propose un circuit pour découvrir les fameuses rues que sont Jermyn Street, Bond street (the old and the new) ou encore Bury Street. En nous ouvrant leurs portes, les marchands d’art espèrent rendre leurs maisons moins intimidantes et plus accessibles. Disponibles et passionnés, ils offrent aux visiteurs des rencontres intimes avec des objets rares et précieux, témoins d’une Histoire qu’il est délicieux de (re)découvrir. Tour d’horizon des lieux et des œuvres à ne pas manquer.

Galerie Weiss

Construite au début du vingtième siècle, cette galerie familiale est l’une des dernières galeries historiques du quartier St James’s. Spécialisée dans les portraits de grands maîtres, Weiss dispose d’une collection remarquable de tableaux représentant les grandes figures d’Europe du Nord des seizième et dix-septième siècles. Dans cet espace préservé, les imposantes toiles habituellement tenues à distance des visiteurs sont ici à portée de main (que l’on ne posera pour autant pas sur ces trésors !). En prenant le temps, on découvre des visages, des regards, des allures, qui intriguent et rendent à ces personnages un peu désincarnés leur humanité.

Hieronimo Custodis (fl.1585 - 1593) An Elizabethan courtier, probably Sir Thomas Drake of Buckland Abbey, Yelverton (1556 - 1606), c. 1590. Oil on panel, 76.2 × 62.8 cm. (30 × 24 ¾ in.). Inscribed upper left: 'Fatto a tempo' ['done/ made in time'], 95 x 80 cm. (37 3/8 x 31 1/2 in.) © Galerie Weiss

Les prix affichés nous rappellent la valeur de ces œuvres – qui a peu variée au cours des années, se révélant un placement sûr pour les collectionneurs.

Galerie Agnews

Fondée en 1817, Agnews présente des œuvres de toutes époques, de la Renaissance jusqu’à la première partie du vingtième siècle, en passant par les périodes Baroque et Romantique. La galerie met aujourd’hui en avant le travail des femmes artistes, souvent bannies de l’histoire de l’art occidentale.

Lors de la LAW, seront notamment présentées des peintures italiennes du dix-septième siècle telle que A young lady playing the tambourine, possibly Miriam the prophetess, sister of Moses par le Pseudo-Caroselli, ce peintre anonyme proche du grand Maître romain Angelo Caroselli.

Pseudo-Caroselli, A young lady playing the tambourine, possibly Miriam the prophetess, sister of Moses. Active in Rome, first quarter of the 17th century. Oil on canvas, unlined. 99.1 × 74.3 cm. (39 1/8 × 29 ¼ in.) © Galerie Agnews

La pièce maîtresse reste un dessin original d’Albrecht Dürer, Virgin and Child with a Flower on a grassy Bench, c. 1503, découvert récemment et par hasard par la galerie. Les investigations menées par cette dernière ont confirmé l’authenticité de l’œuvre, certainement au grand étonnement de son propriétaire. On admirera le raffinement du trait et l’originalité du sujet : un Christ humanisé, dans les bras de sa mère, loin des codes religieux selon lesquels Il est habituellement représenté, notamment à cette époque.

Albrecht Dürer (Nuremberg 1471-1528), Virgin and Child with a Flower on a grassy Bench, c. 1503. Signed by the artist in monogram (lower center): ‘AD’ Pen and black ink on fine linen paper 6 3/8 x 6 7/16 in. (162 mm x 164 mm.) Watermark: Trident and Ring (also known as Trident and Ball, or Trident and Shield) © Galerie Agnews

La dernière fois qu’une pièce de Dürer était apparue sur le marché date des années 1970 ; on appréciera la chance de voir ce dessin à la LAW.

Colnaghi

Fondée en 1760, cette galerie s’est installée au fil des siècles comme l’un des acteurs majeurs de la scène artistique mondiale, proposant aux connaisseurs une vaste expertise sur des œuvres de l’Antiquité jusqu’à l’ère moderne.

Jusqu’au 24 juin 2022, l’exposition Forbidden Fruit : Female Still Life présente des tableaux d’artistes féminines, rares sur le marché. Ces femmes peintres, reléguées au second plan aux 17 et 18èmes siècles, peignaient des natures mortes, faute d’accès aux cours de dessin de modèles vivants. Dans cet espace qui invite à la contemplation, on admirera la délicatesse de la seule peinture connue à ce jour de Caterina Angela Pierozzi, protégée de la Grande Duchesse Vittoria della Rovere, ainsi que la précision et l’esprit de Fede Galizia.

Lors de la LAW, Colnaghi présentera une sélection d’œuvres de grands Maîtres tels que Paestum, d’Antonio Joli's (c. 1700-1777).

Sam Fogg

Spécialiste des arts du Moyen-Age Européen, Sam Fogg propose pendant la LAW une sélection de manuscrits, sculptures et céramiques sur le thèmes des Animaux et Autres Créatures (Animals and Other Beasts).

On y croise une manticore, un bœuf et un âne, des lions. Les objets sont remarquablement présentés dans un halo de lumière qui leur redonne leur dimension religieuse originelle.

Ben Elwes

Last but not least, Ben Elwes est la galerie incontournable de la LAW. Dans une exposition intitulée Mozart and Beethoven: Portraits and Personality, seront notamment présentées trois objets uniques et exclusifs. Disponibles, Ben Elwes et Rachel Layton Elwes auront le plaisir de partager leur formidable culture artistique et nous entraîneront dans la vie – et la mort – de ces musiciens. Passionnant.

Mozart enfant, génie de la musique, dirige monsieur l’étourneau avec son arc (The Child Mozart, a Spirit of Music, Conducts the Starling with his bow), Basile Lemeunier (1852 - 1922), 1872

Cette petite peinture à l’huile, réalisée dans le style de François Boucher, représente un délicieux bébé joufflu et son oiseau, dans un éden de fleurs. Mozart, enfant, s’était pris d’affection pour un étourneau, capable de reproduire le thème principal du mouvement final du concerto pour piano numéro 17. Sa mort causa une forte émotion au jeune musicien, qui organisa des funérailles grandioses, avec procession et chants. La mort de son père, la même semaine, explique surement le caractère démesuré de la cérémonie. A la suite de ces évènements, Mozart acheva Ein musikalischer Spass (Une Plaisanterie musicale K. 522) – un hommage tout en césures aux interjections musicales de son étourneau.

Basile Lemeunier (1852 - 1922), The Child Mozart, a Spirit of Music, Conducts the Starling with his bow. May 1872. Oil on canvas. 15 × 9 cm. (5 7/8 × 3 ½ in.). Signed lower right: Lemeunier © Galerie Ben Elwes

Cast of the left hand of Fryderyk Chopin (1810-1849), Jean-Baptiste A. Clésinger (1814-1883), c. 1850

A la mort de Frédéric Chopin, le sculpteur Clésinger fut dépêché en urgence pour réaliser un moulage de la main gauche du pianiste, ainsi que son masque mortuaire. La douleur causée par la tuberculose avait défiguré Chopin ; le masque fut retouché et conservé par sa sœur. Le moulage de la main, en revanche, fait depuis lors l’objet d’une grande fascination. On en retrouve aujourd’hui en plâtre et en bronze (comme c’est le cas ici) dans différents musées et collections. Il se dit que le talent de Chopin résidait dans l’anatomie de ses mains : fines et extraordinairement flexibles, elles pouvaient couvrir un tiers du clavier lorsqu’elles se déployaient. On ne peut s’empêcher, à regarder cette main légendaire, d’espérer percer le mystère du génie créateur.

The Beethoven Life Mask, Franz Klein (1779-1840), c. 1812-1815

Probablement la pièce qui suscitera le plus d’émotions, ce masque en bronze de Beethoven, réalisé de son vivant, immortalise les moindres contours de son visage. Sa peau, aux pores apparents, apparait grumeleuse et très abîmée – le souvenir de la variole qu’il a eu enfant.

Ce masque est la représentation la plus fidèle du visage de Beethoven, et le standard selon lequel sont aujourd’hui jugés les portraits du musicien. Cet exemplaire a appartenu à l’un des étudiants de Frédéric Chopin, le célèbre pianiste virtuose Emile Descombes (1829-1912), qui l’a, à son tour, transmis à son élève préféré, Edouard Risler (1873-1929). Ce dernier avait une mémoire eidétique et avait notamment joué le cycle complet des Sonates au Piano de Beethoven lors d’un concert à Paris.

Franz Klein (1779 - 1840), The Beethoven Life Mask. c.1812-1815. Sandcast Bronze 22 × 17.5 × 10 cm. (8 5/8 × 6 7/8 × 3 7/8 in.) © Galerie Ben Elwes

Ce masque est une pièce unique (le seul bronze connu à ce jour produit d’après le moulage original) qui dérange, fascine et obsède. Un objet à voir et qui ne laissera pas le visiteur indifférent.

La LAW est gratuite – contrairement aux expositions temporaires des musées – et riche d’enseignements. A découvrir, seul(e), en famille ou entre amis, c’est l’événement incontournable de ce début d’été.

Informations pratiques :
Réserver sa place pour les concerts : PHILHARMONIA CONCERTS – London Art Week
Liste complète des participants à LAW : Visitor Information – Map 2022 & FAQs – London Art Week
Carte des galeries à télécharges : Visitor Information – Map 2022 & FAQs – London Art Week

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