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Macron plaide la cause de l'Ukraine face à Trump

Macron plaide la cause de l'Ukraine face à Trump

Trois ans jour pour jour après l'invasion par la Russie, Emmanuel Macron va tenter lundi de jeter un pont sur le véritable gouffre qui s'est ouvert avec Donald Trump à propos de la guerre en Ukraine.

AFP
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Le président français est arrivé un peu avant 8h00 locales (13h00 GMT) à la Maison Blanche, et s'est engouffré après un salut de la main dans le couloir
qui mène au Bureau ovale, où il doit participer avec son homologue américain à
un appel des dirigeants du G7 (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Japon,
Allemagne, Italie).

Il veut présenter au milliardaire républicain, qui s'est rapproché de Moscou de manière aussi spectaculaire qu'il s'est éloigné de Kiev, des "propositions d'action" pour conjurer la "menace russe" en Europe et garantir une "paix durable" qui ne vire pas au diktat pour les Ukrainiens.

Le président français sera reçu à nouveau, de manière plus solennelle, à la Maison Blanche à 12H00 (17H00 GMT) pour un entretien en tête-à-tête, suivi d'un déjeuner et d'une conférence de presse conjointe à 15H00 (20H00 GMT).

"Résistance"

Dans le même temps, plusieurs dirigeants étrangers se sont réunis dans la capitale ukrainienne pour manifester leur soutien au président ukrainien Volodymyr Zelensky, lequel a salué "trois ans de résistance".
Rompant avec la politique de soutien massif à Kiev de son prédécesseur Joe Biden, Donald Trump a d'une part décidé que son interlocuteur privilégié pour régler le conflit serait le président russe Vladimir Poutine, et d'autre part assuré qu'il récupèrerait le montant de l'aide fournie à l'Ukraine en obtenant un accès aux ressources minières ukrainiennes.

Le milliardaire républicain est allé jusqu'à rejeter sur l'Ukraine la responsabilité du conflit. Trois ans après avoir tenté en vain de dissuader le président russe de passer à l'attaque, Emmanuel Macron se lance donc dans une mission tout aussi
incertaine.

Les Européens redoutent que Donald Trump, en forçant l'Ukraine à capituler, n'encourage la Russie à opérer de nouveaux coups de force dans des pays voisins, y compris membres de l'UE. "Vous avez une puissance qui s'est surarmée (...) et qui continue de se surarmer. On ne sait pas où elle s'arrêtera aujourd'hui. Donc il faut qu'on agisse tous pour la contenir", a martelé le président français avant son
départ pour Washington.

Coordination

Le président français se fera aussi le porte-parole des Européens, membres de l'UE ou de l'Otan, après avoir échangé avec la quasi-totalité de leurs dirigeants depuis une semaine.

Emmanuel Macron veut convaincre son homologue américain, qui n'a jamais caché sa fascination pour les dirigeants autoritaires, que la Russie constitue une "menace existentielle" et que Vladimir Poutine "ne respectera pas" forcément un cessez-le-feu - ce qui ferait passer Donald Trump pour un président faible ou naïf, tout ce que l'ancien animateur de téléréalité déteste.

Le président français devra trouver le bon registre psychologique face à un interlocuteur qui applique aux affaires diplomatiques les méthodes brutales de l'homme d'affaires qu'il fut, et qui rejette en bloc toute politique étrangère guidée par la défense des valeurs démocratiques.

Emmanuel Macron s'est en particulier coordonné avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, attendu à son tour jeudi à Washington. Londres et Paris travaillent sur le déploiement d'une force européenne en Ukraine, une fois un accord de paix conclu, afin de dissuader la Russie d'attaquer une nouvelle fois.

"Son intérêt"

Les deux capitales espèrent en contrepartie de "solides garanties de sécurité" américaines aux forces déployées.
L'administration Trump exclut tout déploiement de soldats américains au sol mais pourrait apporter un soutien logistique, des frappes en profondeur, du renseignement et s'engager à riposter en cas d'attaque russe, espèrent les
Européens.
Ces derniers vont aussi s'engager à renforcer leur effort de défense, que Donald Trump veut voir porté à 5% du PIB contre 2% actuellement. Au-delà de l'Ukraine, c'est tout l'équilibre transatlantique échafaudé depuis la fin de la Seconde guerre mondiale qui est menacé par le retour au pouvoir de Donald Trump, en matière de défense comme d'échanges commerciaux.

Alors que le président américain brandit la menace de droits de douane très lourds à tout-va, les Européens se disent prêts à riposter. "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a averti Emmanuel Macron samedi.

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