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Michel Hollard : sauveur de Londres
Photo by paul jespers / Unsplash

Michel Hollard : sauveur de Londres

Dans le tumulte de la Seconde Guerre mondiale, le danger menace Londres sous la forme de redoutables fusées V1, armes secrètes du 3e Reich.

Jean-Pascal Sibiet MBE
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C'est alors que le destin de Michel Hollard, dessinateur industriel français, émerge--Enfin, il n’avait pas attendu pour montrer sa bravoure : déjà décoré de la Croix de Guerre à l'âge de 19 ans pour ses actes lors de la Grande guerre.

La Seconde Guerre mondiale éclate, et Michel, représentant dans une entreprise de fournitures automobiles, se trouve confronté à une décision cruciale : rester ou partir. Sa détermination à défendre la liberté est restée intacte malgré la débâcle. Refusant, à nouveau, la défaite française, il choisit la voie de la résistance. La raison le conduit à Londres en 1941, où il s'engage auprès de l'Intelligence Service.

De retour à Paris, Michel Hollard fonde progressivement un réseau clandestin, sous le nom d'Agir. À travers la ville et d'autres centres urbains, il recrute des agents collectant des renseignements cruciaux. Chef du réseau, il centralise ces informations qu'il transmet à Berne lors de voyages réguliers en Suisse, la plupart du temps clandestins.

Le régime nazi voulait détruire une partie de l’Angleterre et surtout saper les forces morales des britanniques. 

En 1943, son réseau clandestin, Agir, détecte ces sites de lancement des missile de croisière nazi, les sinistres Vergeltungswaffe-1 (littéralement, arme de représailles n° 1). Michel Hollard donnera aux britanniques, au départ du territoire suisse, les emprises des installations du nord de la France.

Depuis le Nord de la France et l’Oise les rampes de lancement de bombes volantes porteuses chacune de 830 kg d'explosif étaient prêtes à partir dès l'ordre reçu de Berlin. Chaque V1 pouvait lors de son impact au sol raser un pâté de maison tout entier.

Ces informations capitales parviennent à la Royal Air Force qui détruit entre décembre 1943 et mars 1944 la plupart des rampes, sauvant ainsi Londres d'une imminente catastrophe. Dès lors, le plan de Hitler perd une bonne partie de son efficacité. 

Mais les ennuis arrivent, capturé en 1944, une réquisition allemande le condamne à six mois de prison. Apprenant qu'il est surveillé par la police, Michel plonge dans la clandestinité. Il efface toute trace de son bureau parisien, relocalise son entreprise au 43 rue Beaubourg, mettant sa famille à l'abri avec l'aide d'un maire complice.

Plus tard, après la guerre, reconnu par le Distinguished Service Order, il sera présenté par le Général Sir Brian Horrocks, bras droit de Montgomery, comme "the man who literally saved London". Ce héros français mérite bien qu’on le sorte de son anonymat certain.

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