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"On se sent vulnérable en permanence" : en Angleterre, le fléau des expulsions sans motif
Près du poêle de sa maisonnette du sud de l'Angleterre, Jackie Bennett se remémore le "choc" produit par un courrier : un avis d'expulsion lui donnant deux mois pour partir, en pleine période de fêtes, sans aucun motif.
Une particularité britannique parfaitement légale, qui pourrait bientôt être supprimée.
"J'ai dû restreindre mon activité" et annuler "mes projets de vacances de Noël" pour rechercher un nouveau logement, explique, gorge serrée, cette artiste de 55 ans, qui peine à faire ses cartons en raison de la fatigue chronique diagnostiquée chez elle.
Suspendues aux murs ou étalées sur le sol, les tapisseries bigarrées qu'elle a crochetées feraient presque oublier le radiateur défectueux et l'humidité qui imprègne son petit logement de Lewes.
Sa propriétaire lui a expliqué vouloir vendre son bien. Et il est très facile et rapide pour elle de passer par cette procédure d'expulsion "sans motif" (ou "no fault eviction"), qui lui permet de rompre le bail à tout moment sans aucune justification.
La trêve hivernale n'existe pas en Angleterre.
En tant que locataire, "on se sent vulnérable en permanence", déplore la quinquagénaire, entre deux appels insistants de l'agence pour organiser des
visites d'acheteurs.
"Mesure de rétorsion"
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