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Première à Londres pour une pièce française

Première à Londres pour une pièce française

La captivante pièce de l’écrivain français Kevin Keiss, This Last Piece of Sky, explore les liens familiaux, l’isolement et les frontières

Jérémie Raude-Leroy
Membres Public

L’écrivain plusieurs fois récompensé, Kevin Keiss, présentera pour la première fois au Royaume-Uni sa pièce This Last Piece of Sky à Londres au mois de mai. Jouée au Chili, au Canada et en Autriche et lue à la Comédie-Française, la pièce (de son titre original Ce qui nous reste de ciel, publié aux éditions Actes Sud-Papiers) est à présent disponible en anglais. Elle dresse le tableau de deux univers et invite le public à percer les mystérieux liens qui les unissent.

Louis réveille en pleine nuit son frère Antoine. Il a une importante révélation à lui faire : il a trouvé "l'équation du monde". Il l'entraîne alors dans sa chambre, dont les murs sont recouvertes de chiffres.  Louis est placé en psychiatrie, mais son délire s'accentue : l'équation s'appelle Sarah et a pour résultat 48.866667. Petit à petit, une connexion mentale s'établit entre Louis et Sarah, même si la petite fille vit bien loin, dans un autre pays. Elle aussi couvre les murs de graffitis mathématiques et son équation aboutit à un autre chiffre : 2.333333…

Les deux univers dépeints par Kevin Keiss posent la question de la foi et de l’amour dans deux réalités distinctes où prévalent les forces de la fratrie. « Je voulais surtout aborder différents types de liens familiaux, explique-t-il. D’une part, une mère célibataire qui s’occupe de ses deux fils et, de l’autre, une famille plus "typique" avec des parents, un fils et une fille, mais également un grand-père. Je voulais aborder les liens entre frères et sœurs. De même que la façon dont les événements de la vie modifient les relations au sein d’une famille. »

Kevin Keiss : à la découverte de l’inexplicable Crédit photo : @jeanlouisfernandez

Les connexions entre les protagonistes sont magnifiquement dépeintes et participent en grande mesure au caractère poignant de la pièce, avec, en particulier, ce moment où la mère de Louis, exténuée et rongée par l’inquiétude, demande à ses fils alors devenus adultes de la serrer dans leurs bras. L’émotion est palpable et reflète l’essence même de la pièce, le sentiment qu’au sein d’un monde rempli d’incertitude, seuls les liens que nous entretenons avec notre famille perdurent.

Kevin Keiss, auteur /dramaturge associé à la Direction du Centre Dramatique National de Dijon-Bourgogne, écrit avec poésie et subtilité : aucun message ni réponse galvaudée, même si sont ici abordés des sujets aussi sérieux que l’isolement et les troubles mentaux. La pièce soulève ainsi une question : en ces temps si étranges, en quoi pouvons-nous croire ? En nous-mêmes, tel que la pièce le suggère, en l’autre et, fil conducteur du récit, au pouvoir de la musique.

La pièce relève de ce que l’on appelle « le réalisme magique », alors que Louis est hospitalisé pour avoir découvert un secret tel qu’il ne peut en parler, Sarah qui vit à l’autre bout du monde entre en communication avec Louis grâce à la puissance du lien musical qui les unit et semble traverser les frontières physiques, géographiques et sensibles. La musique est ici utilisée avec intelligence pour donner vie à la mystérieuse connexion entre Louis et Sarah, en prêtant à la pièce une saisissante beauté et une qualité qui touche au surnaturel.

This Last Piece of Sky de Kevin Keiss
traduit par Charis Ainslie
The Space Theatre,

269 Westferry Road, E14 3RS
Du 17 au 21 mai à 19h30,

et le samedi à 14h30


Tickets 12 £. Jusqu’au 2 mai, les lecteurs du magazine Français à Londres peuvent bénéficier d’une réduction de 25 % sur les réservations de groupe (4 tickets minimum). Passée cette date, la remise sera de 10 %. Utilisez le code FAL10 lors de votre réservation.

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