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Royaume-Uni : accord financier entre la police et le collaborateur d'un éditeur français indûment arrêté
La police londonienne et un collaborateur de la maison d'édition française La Fabrique, indûment arrêté l'an dernier à Londres en application d'une disposition antiterroriste, ont conclu un accord financier mettant fin aux poursuites de ce Français contre la police
En avril 2023, l'arrestation d'Ernest Moret, le responsable des droits étrangers chez cet éditeur engagé à gauche et qui se rendait à la Foire aux livres de la capitale britannique, avait créé la polémique en plein mouvement contre la réforme des retraites en France.
M. Moret avait été arrêté en vertu d'une loi antiterroriste permettant d'interroger les voyageurs traversant la frontière. Il avait été placé en garde à vue pendant plusieurs heures pour avoir refusé de fournir aux policiers les codes d'accès à son téléphone et à son ordinateur portable à son arrivée à la gare londonienne de Saint-Pancras.
En juillet, un rapport indépendant britannique avait dénoncé cette arrestation, estimant que le recours par les policiers à cette disposition antiterroriste ne se justifiait pas et que le contrôle "n'aurait pas dû avoir lieu". M. Moret poursuivait la Metropolitan Police pour faute dans l'exercice d'une fonction publique et détention abusive et les deux parties ont "conclu un accord légal" dont "les détails restent confidentiels", a déclaré la police à l'AFP. "Nous avons (...) réglé notre litige avec la police britannique en réparation des dommages résultant de l'abus de pouvoir" commis par des policiers, a précisé dans un communiqué l'avocat britannique du Français, Richard Parry, qui réclame désormais "des excuses complètes" de la Met Police.
Cette dernière précise avoir renvoyé l'affaire en interne à l'IOPC, la police des polices, dont l'enquête "est toujours en cours". "Justice est faite !", s'est de son côté réjoui dans un communiqué l'éditeur La Fabrique, estimant que "l'élan d'indignation et de solidarité" qu'avait suscité cette arrestation "n'est pas pour rien dans cet épilogue heureux".
"Gageons que cette dispendieuse reculade des autorités britanniques saura
refroidir les embastilleurs de toute espèce", a ajouté la maison d'édition.