Royaume-Uni: Sunak tente d'incarner le changement avant les élections

Au pouvoir depuis près d'un an, le chef du gouvernement âgé de 43 ans a livré un discours offensif à Manchester (Nord de l'Angleterre), son premier en tant que chef du parti conservateur, donné largement battu par l'opposition travailliste pour les législatives attendues l'année prochaine.

Mettant fin à un suspense qui a quasiment monopolisé l'attention pendant ces quatre jours de congrès, Rishi Sunak a confirmé l'abandon de la portion de la deuxième ligne à grande vitesse du pays entre Brimingham et Manchester, ville hôte du congrès. "A la place, nous réinvestirons chaque centime, 36 milliards de livres" (41 milliards d'euros) dans des centaines de nouveaux projets dans le Nord et les Midlands" (centre), a-t-il lancé sous des applaudissements nourris de la salle, contrastant avec la colère des élus locaux. "Je ne vois pas comment le parti conservateur peut se regarder dans le miroir", a pesté mercredi matin le maire travailliste de Manchester, Andy Burnham, sur la BBC. "Ils sont sur le point de faire une gaffe politique incroyable", avait averti mardi Andy Street, le maire conservateur des West Midlands, région de Birmingham, qui a agité des menaces de démission. "Tous les députés travaillistes du Nord s'aligneront demain pour dire: +les Tories sont venus à Manchester pour rouler le Nord+".

La question, symbole des promesses de rééquilibrage au profit des régions défavorisées du Nord de l'Angleterre, est d'autant plus délicate que le basculement à droite de ces terres traditionnellement travaillistes, avait joué un rôle clé dans le triomphe historique des conservateurs sous Boris Johnson en 2019.

"Obstacle au changement"