Barclays quitte l'alliance climatique : quel impact pour les clients français à Londres ?

Un retrait stratégique de la NZBA

Barclays a officiellement quitté la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), un programme mondial lancé en 2021 sous l'égide des Nations unies pour encourager la neutralité carbone dans le secteur bancaire. La banque justifie sa décision par "le départ de la plupart des banques mondiales" et affirme que "l'organisation ne dispose plus du nombre de membres nécessaire pour soutenir notre transition".

Cette alliance, qui avait initialement attiré près de 150 membres, voit effectivement ses rangs s'éclaircir depuis l'élection de Donald Trump à la présidence américaine. Le nouveau président a notamment promis de "forer à tout-va", remettant en question les politiques climatiques.

L'exode des géants bancaires américains

Barclays rejoint une liste croissante d'établissements prestigieux ayant quitté la NZBA. Goldman Sachs, Wells Fargo, Citi, Bank of America, Morgan Stanley et JPMorgan Chase ont déjà franchi le pas. Plus récemment, HSBC, autre grande banque britannique, s'est également retirée de l'alliance.

Cette tendance reflète les tensions croissantes entre les objectifs climatiques et les pressions politiques et économiques, particulièrement aux États-Unis où l'administration Trump affiche un scepticisme assumé envers les initiatives climatiques.

Barclays maintient ses engagements climatiques

Malgré son retrait de la NZBA, Barclays assure conserver son "ambition de devenir une banque neutre en carbone d'ici 2050". L'établissement maintient également ses objectifs de mobiliser "1.000 milliards de dollars pour le financement durable et la transition énergétique".

Cette position illustre la complexité de la situation : les banques cherchent à concilier leurs engagements environnementaux avec les réalités économiques et politiques. Pour Barclays, quitter l'alliance ne signifie pas abandonner ses objectifs climatiques, mais plutôt adopter une approche plus autonome.

Réactions et implications pour les clients français

L'ONG ShareAction, spécialisée dans l'analyse du système financier, a qualifié cette décision d'"extrêmement décevante" et d'un "pas dans la mauvaise direction à un moment où les dangers liés au changement climatique s'intensifient rapidement".

Pour les nombreux expatriés français clients de Barclays à Londres, cette annonce soulève des questions pratiques. Beaucoup choisissent leur banque en fonction de critères environnementaux, et ce retrait pourrait les amener à reconsidérer leurs options bancaires.

Alternatives bancaires vertes à Londres

Les Français soucieux d'écologie disposent d'alternatives concrètes dans le paysage bancaire britannique. Selon les dernières informations, plusieurs grandes banques britanniques maintiennent encore leur engagement dans la NZBA, notamment Lloyds Banking Group et NatWest .

Pour les adeptes du numérique, les banques en ligne offrent également des options intéressantes. Monzo, la célèbre banque mobile britannique fait partie des membres de la Net-Zero Banking Alliance et propose même des fonctionnalités permettant de suivre l'empreinte carbone de ses achats. Très appréciée des expatriés pour son interface intuitive et ses notifications en temps réel, elle représente une alternative moderne aux banques traditionnelles. Revolut, bien qu'européenne, reste également populaire parmi les Français à Londres grâce à ses transfers internationaux simplifiés et ses investissements ESG (environnementaux, sociaux, gouvernance), tout en ayant annoncé des initiatives pour atteindre la neutralité carbone.

Cette situation rappelle l'importance pour les consommateurs de s'informer régulièrement sur les positions de leur banque en matière environnementale, ces dernières pouvant évoluer rapidement selon le contexte politique et économique.