Dans le sillage des JO, la débacle des salles de gym au profit du “e-sport”.
Depuis les Jeux Olympiques de Paris, il FAUT plus que jamais nous surpasser, nous dépasser, faire de notre pays “une nation sportive”. La formule du Président Macron désigne ainsi l’activité physique comme grande cause nationale (tout comme celle des anglais “Be the Active Generations” aprés les JO de Londres). Le message est fort, simple et accrocheur. Mais est-il vraiment réaliste ?
Certes, comme l’an dernier, les inscriptions dans les salles de gymnastique (en France comme ici au Royaume-Uni et partout dans le Monde), ont explosé après Noël et les studios de remise en forme semblent fleurir un peu partout dans la capitale comme les champignons magiques d’Alice au Pays des Merveilles !
La tendance a transpiré à de l’endurance au mois de Janvier ! Selon Ipsos, plus de deux français sur trois pratiquent une activité sportive et le temps qu'ils consacrent au sport a doublé en 12 ans - passant de 1.9 heures par semaine à 4 heures en 2024.
Mais les études montrent que les meilleures intentions s’essoufflent en quelques semaines. Elles montrent aussi qu’accueillir les grandes compétitions sportives internationales (comme les Jeux Olympiques ou les Championnats du Monde) n’a pas d’impact significatif durable sur la motivation d’une nation à faire plus d’exercice. Si les victoires à ces grandes compétitions amplifient le sentiment de fierté et d'appartenance à une communauté elles n'ont en pratique, qu'une influence limitée sr notre quotidien. Certes, les médailles gagnées boostent l’enthousiasme des jeunes à pratiquer des activités parfois peu médiatisées, comme l’escrime- mais une fois les débordements des fêtes vaguement épongés, il est bien difficile de transformer de bonnes résolutions en habitudes durables à long terme.
Selon l’Union Sport et Cycle (USC - première organisation professionnelle de la filière sport), le chiffre d’affaires des salles de sport a augmenté de 10 % en moyenne par rapport à l’an dernier.
Mais la tendance qui émerge c’est le “home fitness”(où juste quelques poids, deux élsastiques, Gipsy King en musique de fond et le soutien de toutes les technologies portables de l'IA suffisent), le “cosy cardio”(avec programmes personnalisés ... en pyjama !), le “digital coaching” à la maison, allongé(e) sur votre moquette plus ou moins bien aspirée.
Selon IPSOS et le baromètre national des pratiques sportives (créé par l'INJEP) les sportifs de 2024 se sont entrainés pour 31% en salle, et pour 58% à domicile (24% en 2022). L'évolution est frappante.
Grâce à la multiplication des équipements connectés (bracelets qui surveillent la fréquence cardiaque, montres qui comptent les calories, lunettes intelligentes …) et des plateformes d’entrainement à distance, ces nouvelles manières de “bouger” semblent sonner l’hallali des salles de gym.
Tout comme le télétravail ou les commerces en ligne, le secteur du “sport à la maison” est plus que jamais en 2025, en pleine expansion. En attendant la réouverture des studios nous avons pendant la pandémie, ré-inventé notre manière de faire du sport. “Bouger” a changé du tout au tout et de fond en comble. L’accompagnement professionnel s'est numérisé. Aujourd'hui, le fitness à domicile offre une liberté et une flexibilité considérables. Il est accessible à tous et bien moins coûteux que des abonnements en salle. Les applications spécialisées souvent gratuites, les coachs virtuels, les vidéos Fitness sur YouTube, et même les jeux vidéo de remise en forme permettent de faire de l’exercice selon son propre emploi du temps sans avoir à se déplacer.
Et puis, il est aussi bien moins intimidant de se contorsionner seul(e) loin des bodybuilders aux biceps gonflés et veines saillantes qui ne rêvent que de "prendre de la masse".
Enfin, la transformation digitale de notre activité physique s'est concrétisée un peu plus avec le "e-sport" - le sport électronique qui consiste à s'affronter dans un jeu en ligne à d'autres participants via des écrans. Cette tendance rassemble aujourd'hui plus de 6 millions de personnes (2 millions en 2018).
Selon Statista le but des sportifs 2025 est d'entretenir voire booster :
leur santé physique (49% des sondés),
leur santé mentale (39%),
leur silhouette (27%).
et les bénéfices attendus ne sont pas plus surprenants : gain d'énergie, meilleure humeur, et perte de poids.
Finalement donc, comme la mode, la pratique sportive est une histoire de cycles. Il n’est pas si loin le temps où les vidéos de Jane Fonda nous apprenaient les joies de l’aérobic en collants fluo, l’époque où Cindy Crawford et Davina nous faisaient rêver avec leurs corps sculptés par la musculation à la maison !
Tout comme la nutrition qui peu à peu perd sa spontanéité et devient une science compliquée, le sport se digitalise, se professionnalise, se "déshumanise" et se transforme en courses à l'optimisation des performances supervisées par l'Intelligence Artificielle (caméras haute définition, terrains de sport connectés, stades intelligents, matériaux innovants) .
Et là aussi, les écrans sont partie intégrantes de l'expérience.
Loin de l’air conditionné des clubs, de la sueur des coureurs sur tapis, des gémissements des rameurs et des bimbos aux seins de nourrices en crop-tops... moi je dis :
Vive le vélo, les squats et le jogging à l’air libre !