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Exposition : "Seurat by the Sea"
Le Crotoy 1889 - Collection Privée ; photo F. Joyce

Exposition : "Seurat by the Sea"

La rétrospective néo-impressionniste rare et impossible de la galerie Courtauld

Francine Joyce
Membres Public

La peinture française à nouveau à l’honneur à la Courtauld Gallery :  avec celui qui signe le renouveau du mouvement impressionniste Georges-Pierre Seurat.

Une exposition quasiment impossible du fait du nombre très limité des oeuvres de cet artiste majeur, mort trop jeune pour développer sa vision moderne de la peinture. Présentée en avant-première à la Résidence de France à Londres - devant notre Ambassadrice Madame Hélène Duchêne - en juin dernier, cette rétrospective exceptionnelle retrace avec passion l'oeuvre d'un peintre que les photographes d'aujourd'hui considèrent comme “ l’inventeur des pixels “.

"Le Maria " à Honfleur , National Gallery - Prague ; photo F. Joyce

Ses oeuvres  “maritimes” sont rassemblées à Londres, pour la première fois depuis plus de trente ans. Elles révèlent à quel point il a été l’artiste le plus “radical” de la fin du 19è siècle, et l’un des plus remarquables de son époque.

Remarquable parce qu’en quelques années seulement (il meurt à seulement 31 ans d’une maladie infectieuse) il devient l’incarnation d’un nouveau mouvement de peinture : le “néo-impressionnisme” souvent aussi appelé le “Pointillisme” . Cette dénomination bien trop simpliste correspond à une évolution technique du travail sur la lumière et les couleurs de Monet, Renoir, Manet, Cézanne, Pissarro

Pour apporter plus d’éclat aux couleurs, Seurat préfère les juxtaposer plutôt que de les mélanger. Il raccourcit aussi les petites touches de peinture en forme de virgule des impressionnistes. Il les réduit en minuscules petits points de pigments bruts. Comme le montre sa palette, il ne fait que rajouter un peu de blanc ou de noir aux couleurs primaires. A l'inverse de Monet, il ne les mélange pas sur sa palette. Juxtaposées, elles "vibrent" entre elles par un phénomène de contraste optique sur la toile. Seurat réalise ainsi de véritables mosaïques de teintes qui accentuent l’intensité des couleurs prises isolément. C’est seulement en prenant du recul que l’on peut apprécier la toile dans son ensemble. Le camaïeu final complexe ajoute au tableau une richesse supplémentaire émouvante presque vivante.

Les critiques d’art de l’époque ont beaucoup dédaigné cette nouvelle technique de fragmentation sophistiquée et méthodique, directement dérivée de l'impressionnisme mais basée sur les théories optiques scientifiques du 20è siècle. Tout un mouvement s’est créé en une seule décennie autours de Seurat, Signac, Pissarro, Gaugin … Son aura et son influence ont souvent été comparées à celles de Vermeer et Bruegel.

Aujourd’hui à Londres, ce sont ses tableaux de bords de mer qui sont réunis – des pièces rares prêtées à titre très exceptionnel par des musées d’Australie, de Chicago, Philadelphie, Minéapolis, Pragues, par des collectionneurs privés aussi. En tout, 17 de ses oeuvres (sur un petit total de 40 en raison de sa mort prématurée) loin des scènes de loisirs parisiennes qu’il affectionne aussi beaucoup. Les 6 dernières années de sa vie, il s’est rendu sur les côtes normandes, facilement accessibles grâce au chemin de fer. Comme en témoignent les cartes postales de l'époque, Seurat aspirait à reproduire dans ses peinture l'atmosphère pittoresque des lieux où il se trouvait :

L'ambiance de Honfleur, Grandcamp, Gravelines, la Grande Jatte, le départ des bateaux vers l’Angleterre… toutes ces activités portuaires le fascinaient. Il souhaitait retranscrire l'authenticité de cette vie maritime locale. Il peignait dehors, à l’instar des impressionnistes, parfois assis sur une plage … dont quelques grains de sable sont visibles aujourd’hui sur ses toiles ! Il peignait souvent avec une " boite à pochage " ou une " boite à pouce " – petite malette avec palette et chevalet intégrés.

Au fil des ans, il a ouvert la voie au fauvisme pour se diriger vers une peinture de plus en plus abstraite. Il laisse une oeuvre inachevée mais marquante et d'une sensibilité infinie.

La billeterie est ouverte. Précipitez-vous !

" Seurat by the Sea "

Du 13 février 2026 au 17 mai 2026

The Courtauld Gallery à Somerset House

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