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Les robots sont-ils la nouvelle génération de chirurgiens ?
Photo F Joyce

Les robots sont-ils la nouvelle génération de chirurgiens ?

Cancer et robotique : Londres leader de l'innovation médicale

Francine Joyce
Membres Public

Dans le film de Science-fiction “Prometheus” de Ridley Scott, l’héroïne utilise un robot articulé pour réaliser une “auto-césarienne” sans l’assistance d’un chirurgien humain. Une scène qui en 2012 était apparue comme particulièrement utopique même dans l’univers alien du scénario. Pourtant en 2024, ce monde où l’IA (l’Intelligence Artificielle) remplace l’humain est devenu une réalité quotidienne.

Depuis l’irruption des robots-chirurgiens dans les blocs opératoires dans les années 80, des dizaines de milliers de patients ont été opérés dans le monde avec l’assistance d’un robot, toutes spécialités médicales confondues (urologie, gynécologie, oncologie, ophtalmologie, orthopédie …). D’ici 2025, l’utilisation de la robotique chirurgicale devrait augmenter de plus de 22%. A la clé, des interventions moins longues, plus précises , une meilleure récupération et un taux de complications réduit. C’est une évolution qui répond au manque croissant de professionnels de santé et aux besoins de notre population vieillissante.

A Londres, le “London Institute for Healthcare Engineering” a ouvert ses portes en février 2024 dans le cadre de King's College, pour développer ces technologies médicales de l’avenir. Elle est une structure unique au Monde, hébergeant au sein d’un même bâtiment, le NHS et le secteur privé : médecins, chirurgiens, ingénieurs, constructeurs et entrepreneurs organisés en start-ups dites ‘Spin-Out” (c’est-à-dire issues de recherches médicales universitaires). Située en face du Parlement et en annexe de Guy’s Hospital, le St Thomas’ MedTech Hub fabrique sur place et sur les demandes spécifiques des praticiens, des équipements immédiatement utilisables.

photo F. Joyce

Si les protocoles doivent être approuvés par les instances légales, le temps de mise en place est dramatiquement réduit. Les innovations évoluent à un rythme fulgurant au bénéfice des patients, et des cliniciens.

Visite sur place :

Professor Sebastien Ourselin, un français à Londres, nous explique :

Ces robots permettent des opérations plus rapides et moins risquées grâce une dextérité précise et l’accés à des zones trop étroites ou trop profondes pour être atteintes manuellement.

Ces technologies sont particulièrement adaptées en neurochirurgie où des nanodispositifs permettent par exemple la reconnexion des nerfs, et donc le rétablissement des fonctions affectées. Dans le traitement des cancers, elles permettent d’établir une cartographie extrêmement précise des marges tumorales et donc une chirurgie à la fois conservatrice et sûre . En effet, les zones atteintes qui ne sont pas visibles à l'œil nu deviennent détectables et "résectables". Le taux de rechutes est donc considérablement réduit. Un système d’imagerie intégré similaire au système de navigation de votre voiture permet une hyper vision des tissus absolument impossible pour un “chirurgien humain”.

Tout comme votre véhicule vous guide pour vous garer au moyen de caméras placées à l’avant, à l’arrière et sur les côtés, les capteurs au bout des instruments chirurgicaux donnent aux équipes soignantes des images analytiques des tissus

 Toutefois, le niveau d'anatomie des robots ne sera jamais total. Il restera au service de l'expérience trés humaine des chirurgiens. Mais ils continueront à les assister et à affiner leurs compétences. Ils rendront possibles des interventions de plus en plus complexes, de plus en plus délicates et de manière de moins en moins invasive. Ces techniques de pointe pourront réduire les temps de saignement des patients, les douleurs post-opératoires et garantir une guérison raccourcie, plus sereine.

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