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L'Histoire du Beaujolais Nouveau
Bien plus qu’un vin, une tradition lyonnaise
Beaucoup de lecteurs connaissent sans doute le Beaujolais Nouveau, mais en tant que fils de Lyon, j’espère pouvoir vous en donner une perspective un peu plus intime.
À Lyon, nous aimons dire que notre ville est traversée par trois rivières : le Rhône, la Saône… et le Beaujolais ! C’est notre manière de reconnaître l’importance de ce vin pour notre région. Le cœur du vignoble beaujolais se trouve à seulement vingt minutes au nord de la ville.
Le Beaujolais est un vin rouge élaboré à partir du Gamay Noir à Jus Blanc. Comme pour le raisin de Champagne, chaque grappe doit être cueillie à la main, car le processus de vinification exige que la grappe reste entière. Son bouquet révèle des notes de fruits rouges, de banane et de poire.
Le Beaujolais Nouveau est produit selon une méthode appelée macération carbonique (ou fermentation en grains entiers), qui permet de le déguster à peine quelques semaines après les vendanges. Cette technique conserve toute la fraîcheur et le fruité du vin sans extraire les tanins amers de la peau du raisin.
Il existe dix crus du Beaujolais, que je récitais autrefois à l’école comme un poème : Brouilly, Chénas, Chiroubles, Côtes de Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin-à-Vent, Régnié et, bien sûr, le favori de la Saint-Valentin : Saint-Amour.
Le Beaujolais Nouveau, premier vin primeur — le vin de l’année — est mis sur le marché à la fin des vendanges, après le 15 décembre. Mais c’est surtout grâce au flair marketing du négociant Georges Duboeuf que le Beaujolais Nouveau a connu le succès mondial qu’on lui connaît aujourd’hui.
Duboeuf comprit qu’en vendant un vin jeune à bon prix, il tenait une formidable opportunité. Il eut alors l’idée d’organiser une course vers Paris pour livrer les premières bouteilles du millésime : l’événement prit vite une dimension nationale. Aujourd’hui encore, chaque année, le troisième jeudi de novembre, on célèbre dans plus de 120 pays le fameux cri de ralliement :
« Le Beaujolais Nouveau est arrivé ! »
L’ingéniosité de Georges Duboeuf ne s’arrêta pas là : il eut aussi l’idée de confier la création des étiquettes à un artiste différent pour chaque millésime. En 1993, il inaugura le Hameau du Vin, un parc œnotouristique spectaculaire — le premier œnoparc au monde — entièrement dédié à l’histoire du vin.
J’ai eu la chance de rencontrer Georges Duboeuf et son fils Franck lors d’un voyage scolaire organisé avec ma classe de l’École Hôtelière de Lausanne. Je les ai trouvés tous deux visionnaires, passionnés et profondément ancrés dans la transmission du savoir-faire viticole.
Et cette année, je célébrerai le Beaujolais Nouveau à Joséphine, le magnifique restaurant français de Chelsea à Londres du Chef Lyonnais Claude Bosi — un lieu qui incarne parfaitement l’esprit convivial et élégant de cette tradition lyonnaise.
👉 www.josephinerestaurant.co.uk
Restaurant recommandé :
Le Café du Hameau, chez Georges Duboeuf, à Romanèche-Thorins
👉 www.hameauduvin.com