Londres envahie par les coccinelles

Depuis le début ensoleillé de ce mois d’octobre, la Une des grands quotidiens anglais The Times, le Mail, The Telegraph et de la presse à scandale est envahie par une nuée de ces petits scarabés de légende que nous adorons tous depuis l’enfance : les coccinelles. Présage chanceux pour certains, ce nuage de petites ailes rouges et noires fait pourtant souffler sur toute la Grande Bretagne un surprenant vent de panique. La presse locale s’est emparée de l’affaire et évoque dans ses gros titres un évènement zoologique d’envergure.

En effet, depuis plus de 2 semaines déjà des milliers de foyers signalent un nombre inhabituel de ces charmantes petites créatures jusque dans l’intimité de leur chambre. Les “ladybirds” qui font d’ordinaire chanter notre imaginaire, semblent s’agglutiner sur les fenêtres londoniennes au point de déclencher dans certains quartiers un véritable affolement collectif. L’inquiétude britannique semble grandir de jours en jours.

Qui aurait pu imaginer un tel scénario ? Comment nos inébranlables voisins d’outre-Manche peuvent-ils voir dans un vol de coccinelles, une course funeste de ptérodactyles sournois, nuisibles et organisés ? Comment nos porte-bonheurs préférés, ces bêtes a bon Dieu d’à peine 6 mm et 20 mg ont-elles pu se transformer en coléoptères carnassiers ? En prédateurs dévastateurs ?

En réalité, la raison est toute simple et relève plus du réchauffement climatique que d’un scénario catastrophe à l’image des “Oiseaux” d’Hitchcok ou des mémorables attaques des mouettes barbares en 2015 sur les côtes anglaises.

Profitant de la clémence de l’automne 2025, les coccinelles se rassemblent en groupes plus tardivement cette année qu’à l’accoutumée pour trouver un endroit chaud et abrité où se cacher pour l’hiver. Il ne s’agit donc que d’un phénomène “d’agrégation” de dizaines voire de centaines d’individus tout à fait naturel.

Comme de nombreux insectes, les coccinelles mettent leur vie sur « pause » pour éviter le froid et les conditions rudes de l’hiver.

Cette version “insecte” de l’hibernation leur permet de réapparaître au printemps lorsque les températures remontent. Elles viendront ainsi dés le mois de mai réguler les populations de pucerons, de cochenilles et d’acariens sans recours à des pesticides chimiques couteux et dangereux. Elles maintiennent une biodiversité prospère, entretiennent la santé des plantes et participent à la pollinisation.

Offrez-leur un refuge où elles pourront s’installer discrètement quelques mois ; elles vous offriront un si beau ballet à regarder dans le jardin cet été !