"More than Human" : au-delà de l'écologie.

" La place de l’homme dans la nature " …. Un thème qui sonne comme un sujet de bac philo et qui aujourd’hui se trouve au centre de la dernière exposition du Design Museum de Londres. Elle révèle un monde merveilleux où l’homme n’est pas un être supérieur mais fait partie d’un ensemble, à l’égal de chaque plante, de chaque animal, de chaque relief. Elle révèle comment les designers d’aujourd’hui tentent de restaurer notre lien secret avec la nature. Car nos rapports avec elle sont devenus épisodiques voire indirects et souvent carrément artificiels. Parmi les responsables : notre dépendance addictive aux nouvelles technologies et aux multiples moyens de communication virtuelle.

Il s’agit d’une grande première réalisée en collaboration avec Future Observatory, le programme national de recherche du Design Museum pour la transition écologique. L’exposition est consacrée à un mouvement international au nom obscur “ plus-qu’humain “. Il regroupe non pas des extra-terrestres ni des robots mais une nouvelle génération de designers qui estiment que les activités humaines ne peuvent prospérer qu’en symbiose avec les autres espèces qui nous entourent.

Plus de 50 artistes, architectes et chercheurs présentent donc ici plus de 140 réalisations -plus ou moins utopiques- pour nous apprendre à être “humains dans un monde plus qu’humain”.

Les cinq sculptures suspendues en formes de coquillages géants, translucides sont réellement spectaculaires. Elles ont été réalisées avec des algues par Julia Lohmann avec en arrière plan le son des vagues comme si la mer chantait au travers de ces instruments crées par l'homme.

 En 2025, ce sont les générations Y et Z qui nous donnent des leçons d’éco-responsabilité et de conscience morale.

Ce sont elles qui nous montrent au travers d’interventions comme l’exposition “More Than Human” que l’art et la créativité peuvent, tout autant que la politique et la macro-économie, agir comme puissants catalyseurs pour édifier un avenir plus beau, plus smart et plus humain. Ils nous invitent ici à ré-imaginer le design comme un outil d’interconnexion et de conservation pour que l’homme ne cherche plus à controller la nature comme s’il y était extérieur.

La Nature nous stimule, nous éveille, nous réveille, par les bruits, par les odeurs, par le toucher, par la lumière et par les couleurs. Les scientifiques ont démontré que notre tension artérielle se normalise au voisinage des arbres et que certaines teintes nous apaisent.

Ces masques en bronze (faits à l’origine avec des feuilles de maïs) sont inspirés de figures rituelles païennes. Ils mettent en évidence -tout comme la vannerie de la communauté Ye’kuana de l’Amazonie vénézuélienne, les connexions entre l’humanité et la nature. La fabrication de ces paniers est un rituel sacré. Décorés d’animaux et de symboles ils représentent un “lien tissé” (parfois avec des racines) avec la forêt vierge.

Les « Living Seawalls » (murs marins vivants) et la « Modular Artificial Reef Structures » du studio Reef Design Lab se concentrent eux sur le monde marin.

Le siège pour polinisateurs de Marlène Huissoud  ainsi que le pavillon Alusta d’ Elina Koivisto et Maiju Suomi,  sont eux conçus pour accueillir humains et insectes en toute harmonie. Ils entendent réunir différentes espèces dans un même espace urbain.

Également présentée : la collection Oase de Johanna Seelemann — des vases en terre cuite similaires aux méthodes d’irrigation de la Grèce Antiques pour hydrater les arbres plus efficacement.

L’intime conviction de cette exposition hors du commun est que l’avenir de notre société repose sur notre créativité et sur l’innovation collective. Elle soutient le principe que “tout ne tourne pas autours de NOUS – les humains". Elle entend montrer que le futur de l’Homme, se situe au coeur des écosystèmes dans lesquels il s’inscrit et interagit avec plus ou moins d’harmonie.

A ne pas manquer, vraiment.

 « More than Human »  jusqu’au 5 octobre 2025.Design Museum, 224–238 Kensington High St, Londres W8 6AG