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Un centre britannique d'accueil de migrants visé par des engins incendiaires à Douvres

Un centre d'accueil des services de l'immigration britanniques à Douvres (sud de l'Angleterre) a été visé par des jets d'engins incendiaires dimanche, lancés par un homme qui a été retrouvé mort, sur fond de nombre record de traversées de la Manche à bord de petites embarcations.

AFP
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Appelés en fin de matinée, les enquêteurs ont pu établir que "deux à trois engins incendiaires ont été jetés à l'intérieur et à l'extérieur sur des locaux" des services de l'immigration du ministère de l'Intérieur, blessant deux personnes à l'intérieur, selon la police du Kent. Ils ont été lancés par un suspect seul, arrivé sur place en voiture, et qui a été "identifié, très rapidement localisé dans une station-service voisine" et dont le décès a été confirmé.


Selon des informations de presse, il aurait mis fin à ses jours. Les policiers ont ensuite découvert un autre engin incendiaire à bord de la voiture du suspect, a précisé la police. Le site reste ouvert, mais 700 migrants ont été conduits vers un autre site lors de la première phase des investigations. La ministre de l'Intérieur Suella Braverman a évoqué des faits "bouleversants", assurant qu'elle était régulièrement informée de la situation.
Une vidéo publiée par le site du Daily Mirror montre de grandes flammes à un endroit qui semble être à l'extérieur du centre d'accueil. Selon la députée locale Natalie Elphicke (conservatrice), c'est là que débarquent les migrants avant d'être envoyés dans un centre d'hébergement provisoire. "Nous ne connaissons pas les motivations" du suspect, qui selon elle s'est suicidé, mais cette attaque intervient dans un contexte de "tensions importantes". Sur les ondes de la radio privée LBC, elle a notamment cité l'intrusion dimanche dernier de migrants dans une zone résidentielle ou l'un d'eux a été "appréhendé dans la chambre à coucher d'une femme".

Promesse du Brexit

Cette attaque intervient alors que près de 1.000 migrants sont arrivés samedi sur les côtes anglaises après avoir traversé la Manche, selon les chiffres du gouvernement britannique.
Ils sont désormais près de 40.000 depuis le début de l'année - déjà largement plus que pour la totalité de l'année 2021 - à avoir effectué la périlleuse traversée à bord de petites embarcations, dans l'un des détroits les plus fréquentés au monde. Un porte-parole du ministère britannique de l'Intérieur a simplement indiqué que le "Home Office" était au courant d'un incident et que la police a été dépêchée sur place, se refusant "à ce stade" à tout autre commentaire.


Peinant à concrétiser la promesse de mieux maîtriser l'immigration avec le Brexit, le gouvernement a pour projet - hautement controversé -d'envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile arrivés illégalement. Suspendu notamment en raison de recours judiciaires, le projet, conçu sous le mandat de Boris Johnson, est soutenu par le nouveau Premier ministre Rishi Sunak.
Lui-même petit-fils d'immigrés indiens, il a adopté une position dure sur l'immigration, et a nommé l'ultraconservatrice Suella Braverman au ministère de l'Intérieur, une décision qui apparaît comme un geste en direction de l'aile droite du parti conservateur.

Une meilleure coopération avec la France

Vendredi, Rishi Sunak a plaidé pour une meilleure coopération avec la France lors d'un entretien téléphonique avec le président Emmanuel Macron. Il a souligné "l'importance pour les deux pays de rendre la route de la Manche totalement impraticable pour les trafiquants d'êtres humains" et les deux dirigeants "se sont engagés à approfondir leur partenariat afin de décourager les traversées mortelles de la Manche qui profitent aux criminels organisés", selon ses services.

Les deux pays se sont déjà mis d'accord pour que le gouvernement britannique aide financièrement les autorités françaises à mieux surveiller leurs côtes pour empêcher les départs. Mais selon le journal The Times, Rishi Sunak veut aller plus loin et veut un accord global avec des objectifs chiffrés de bateaux interceptés et des agents de la police britannique des frontières patrouillant en France. Il souhaite également fixer des objectifs pour que 80% des demandes d'asile soient traitées sous six mois, contre une moyenne de 480 jours, mais aussi durcir les conditions d'octroi de l'asile.

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