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« Beyond the Streets » : l’exposition qui “fait le mur »

Quand l’art urbain se fait une place au musée

Francine Joyce
Membres Public

Photo Francine Joyce

Une nouvelle fois, la Saatchi Gallery de Chelsea « casse les codes ».  Elle propose ce mois-ci une exposition qui contraste avec le « tout venant » des rétrospectives et autres vernissages de la capitale anglaise. Sous la direction de l’historien Roger Gastman, et en partenariat avec Adidas Originals, elle consacre jusqu’au 9 mai 2023 la totalité de sa structure à cette génération d’artistes jusque-là illicites, qui utilisent la ville comme matière première !

Ces « street artists » (peintres, poètes, graffeurs…) qui investissent les espaces publiques à grande échelle pour rendre les murs militants, bénéficient aujourd’hui d’espaces autorisés et d’une place dans notre patrimoine culturel ! Une centaine d’entre eux présentent à la Saatchi Gallery de manière percutante le besoin humain et universel de « liberté d’expression »

photo et montage Francine Joyce

L’art urbain n’a jamais été aussi visible dans le monde. Il regroupe des « insoumis » issus pour beaucoup, du graffiti. Des artistes qui s’approprient la rue pour se révolter, remettre en question, revendiquer, accuser, questionner, soutenir...

Photo Francine Joyce

Après avoir conquis les quartiers des grandes villes, le mouvement jugé « en marge »- voire « criminel » à ses débuts, est aujourd’hui complètement « intégré ». Il a installé sa légitimité et sa valeur au sein de l’art contemporain jusqu’à « s’embourgeoiser » et s’exposer avec fierté dans les salles de l’une des plus célèbres galeries de Londres. Comme si la rue avait été un tremplin vers la reconnaissance. Les graffeurs qui à l’origine refusaient de se « fondre dans la masse » sont aujourd’hui cotés et intéressent amateurs, galeristes et investisseurs. Banksy s’est ainsi hissé à la tête d’un véritable empire !

photo Francine Joyce

De pièce en pièce, comme les chapitres d’un livre d’histoire, sculptures, peintures, dessins sont présentés comme chez un collectionneur. Certaines œuvres sont discrètes, d’autres monumentales, ne cherchant pas à vandaliser mais à imposer aux visiteurs une vision personnelle souvent poétique ou humoristique de l’environnement.

Photo Francine Joyce

Toutes éphémères et destinées au grand public, (du fait de leur accessibilité et de leur visibilité) ces pièces expriment une forme d’art en constant renouveau :  sur des wagons de métro, des poubelles, des bus, des portes, des trains … Les supports choisis ont rarement été prévus à cet effet initialement !

photo Francine Joyce

Les motivations sont souvent politiques et sociales transformant la ville en toile où les idées se rencontrent, s’échangent, s’affrontent comme dans une tribune libre.

photo Francine Joyce

Le concept est créatif … mais pas si nouveau ! Neandertal en a tapissé des cavernes entières ! Les Egyptiens en ont recouvert bien des palais pharaoniques en hiéroglyphes !

Et puis la culture punk s’est saisie des aérosols pour afficher sa vision réfractaire de la société, sans autorisations et sans tabous !

photo Francine Joyce

Cette forme d’art n’a ni sexe, ni frontières, ni limites.

photo Francine Joyce

Les compositions modernes sont complexes et sophistiquées, parfois abstraites évoquant des divagations mentales, ou carrément activistes, influencées par le cinéma, la mode.

photo francine Joyce

Toutes bousculent la monotonie du monde urbain avec des couleurs explosives, des références au monde du jeu, du skateboard, du hip-hop.

photo Francine Joyce

Elles conjuguent des lettres, des décors de la vie courante, des personnages plus ou moins fantasmagoriques, une iconographie parfois effrayante,

photo Francine Joyce

parfois infantile comme dans un dessin animé, comme dans l’univers des Simpson.

photo Francine Joyce

Le lettrage, ombré ou pas, peut être déstructuré, réinventé, stylisé au pochoir, au marqueur, à la craie, au pinceau, à l’acide, réduisant la frontière entre écriture et peinture.

photo et montage Francine Joyce

Au fil du temps, les œuvres toujours subversives, se sont sophistiquées, certaines d’entre elles sont même réalisées en atelier

photo Francine Joyce

Si la gratuité est l’un des principes de base de ce mouvement, l’exposition elle, ne l’est pas

Enfants 10 ; Adultes £25

photo Francine Joyce

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