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Grands Maîtres de la Renaissance Italienne : la Collection Royale de dessins exposée à  Buckingham Palace
"The Head of the Virgin" Federico Barocci : Du dessin à l'oeuvre finale - Photos F. Joyce

Grands Maîtres de la Renaissance Italienne : la Collection Royale de dessins exposée à Buckingham Palace

Une grande exposition sur la sensibilité artistique des Grands Peintres italiens du XVè siècle, dans le cadre majestueux du Palais Royal de Charles III

Francine Joyce
Membres Public

C’est un immense trésor que Buckingham Palace expose jusqu’au 9 mars 2025 dans le cadre grandiose de la “ Kings Gallery ”. Un trésor de dessins du XVè siècle qui recèlent les secrets de l’art de la Renaissance.

Cent soixante œuvres toutes issues de la “ Royal Collection “ ; toutes donc, propriété du souverain. Dispersées depuis des siècles en plusieurs lieux – notamment Hampton Court et Windsor Castle, elles sont rassemblées pour la première fois au Palais de Buckingham. Certaines n’ont jamais eté exposées auparavant. Notamment “La Vierge à l’enfant” de Bernardino Campi.

La Vierge à l’enfant” de Bernardino Campi - Du dessin à l'oeuvre finale - photos F. Joyce

De la Renaissance (1400 – 1600), nous connaissons surtout les fresques, les sculptures, les peintures : le plafond de la Chapelle Sixtine à Rome, Le portrait de la Joconde de Léonard de Vinci, la Naissance de Venus de Boticcelli, la statue de David de Michel-Ange, les peintures du Vatican…

Mais ce sont les esquisses au crayon (moins connues), les ébauches graphiques qui nous donnent la possibilité de décoder le processus créatif des artistes de l’époque, et de nous rapprocher de leur sensibilité ou de leurs contraintes. Sur certains croquis en noir ou bleu foncé le plus souvent, apparaissent les empreintes digitales du peintre ! Celles de Léonard de Vinci au bas de "The Drapery of a Kneeling Figure " est trés claire. le visiteur se sent détective de l'Histoire, ému par la trace de la présence physique de l'artiste.

Ce sont des dessins prèparatoires, des “outils” qui servent de bases de travail à l’artiste pour créer des oeuvres, picturales, architecturales, des objets, des costumes...

Ce sont des “brouillons”, des traits travaillés, qui reflètent avec peut-être plus de volupté et de douceur que l’oeuvre finale, la délicatesse artistique de l’époque : des formes harmonieuses inspirées de la mythologie, des silhouettes fines et souples, des chevelures aux boucles parfaites (même celles qui dépassent des casques de soldats), des lèvres discrètement dessinées, des expressions mélancoliques. Les corps dansent avec grâce. Les visages pensent avec sérénité. Les femmes sont dociles, modestes et pieuses.

Pour plus de réalisme, certains artistes, notamment Léonard de Vinci et Michel Ange se sont passionnés pour l’anatomie, allant jusqu’á disséquer des corps pour mieux les comprendre et les reproduire sur du papier puis sur une toile.

Avec l'invention et le développement de l'imprimerie, la production et le prix meilleur marché du papier permettent aux artistes de "s'entrainer" et de jeter ou conserver leurs études graphiques avant de réaliser l'oeuvre finale. Petit à petit, les dessins deviennent des oeuvres à part entière - pas seulement des ébauches d'une oeuvre finale.

Les Maîtres s’intéressent aussi aux animaux : chiens, oiseaux, boeufs, serpents, et même dragons !

Il se dégage de ces dessins une atmosphere de sagesse méditative bien loin de la dramaturgie et du décorum baroque qui suivra. Pourtant certaines scènes décrivent des combats, des guerriers … Elles mettent en lumière la musculature des sujets car les mécènes qui commandaient les oeuvres souhaitaient embellir leur ville, leurs églises, leurs palais, leur propre aura …

Les “Grands”, les Princes, le Pape...commandaient à leurs artistes préférés des études  pour des fresques et des peintures mais aussi des statues, des monuments architecturaux, des costumes, comme celui-ci, réalisé sur commande du Roi par Léonard de Vinci pour un bal de François Ier.

Léonard de Vinci " A Costume Study for a Mask" photo F. Joyce

Il est extraordinaire que ces esquisses – avec leurs imperfections, leurs grands traits approximatifs et rapides- aient été conservées. Certaines ont été retrouvées déchirées en plusieurs morceaux avant d’être restaurées. Elles ne sont que des “premiers jets” mais elles sont l’inspiration initiale. Elles révèlent les derniers songes, les dernières pensées du peintre ou du sculpteur, ses intentions, ses préoccupations…Elles traduisent l’invisible ! Car elles permettent de rentrer dans l’intimité créatrice de l’artiste, d’entrevoir l’oeuvre qu’il imaginait réaliser avant même qu’il n’attrape ses pinceaux pour la sublimer.

Les visiteurs sont invités à s'inspirer des oeuvres exposées pour dessiner dans les galeries avec du matériel offert par le Trust et suivant les conseils de professionnels présents sur place.

C’est un moment de rêve et de poésie que vous offre Buckingham Palace dans le cadre du “Royal Collection Trust”. La "Charity Royale"souhaite rendre la culture accessible au plus grand nombre avec des billets et des abonnements à prix trés réduits pour les jeunes et revenus faibles.

photo F. Joyce

The King's Gallery - Buckingham Palace

jusqu'au 9 mars 2025

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