Collagène, la promesse de jouvence éternelle.

Ces dernières années, les avancées scientifiques dans la compréhension du processus de vieillissement ont fondamentalement redéfini notre approche des soins de peau. Les innovations dermatologiques 2025 visent à retarder -voire inverser- les effets de l'âge sur la peau. La “cosmétique de longévité” s'attache ainsi aujourd'hui à optimiser la jeunesse de notre épiderme et donc aussi, notre bien-être général (physique et psychologique).

A eux seuls, les soins de peau génèrent aujourd’hui un stupéfiant chiffre d'affaires mondial de 177 milliards de dollars par an. C’est dire l’importance de ce secteur dans notre quotidien.

Le Royaume-Uni et la France font partie des 10 premiers consommateurs mondiaux de “produits de beauté” (derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et le Brésil).

En France, le dernier salon international COSMETIC 360, célébrait, il y a 4 mois à peine, son dixième anniversaire. Parmi les produits prometteurs présentés à cet évènement :

les peptides neuro-calmants qui diminuent les micro-contractions responsables des rides d’expression,

les extraits de cellules souches végétales encapsulées pour une meilleure pénétration des principes actifs,

les antioxydants “nouvelle génération” issus de la biotechnologie marine,

ou encore les enzymes type l’AMPK (AMP-activated protein kinase), ou l’ERK (extracellular signal-regulated kinase).

Mais la star du show, c’était : le collagène ! Le collagène qui était aussi la vedette du salon de Londres le week-end dernier sous toutes ses formes - hydrolisé, marin, en poudre, en gélules, en sirops, en bouillons …. On le connaissait déjà comme composant des crèmes anti-rides. Il fait un retour tapageur, cette fois sous forme de complément alimentaire.

Cette grosse protéine (qui est la plus abondante du corps humain) assure l’élasticité de la peau et la robustesse des os, des ligaments, des tendons et du cartilage (le collagène marin est lui extrait des écailles, de la peau et des arêtes de poissons). Comme la production de collagène diminue avec l’âge, l’idée de renforcer nos stocks par des apports alimentaires parait judicieuse.

En un temps éclair donc et à grand coups de marketing, le collagène en complément alimentaire a ainsi réussi à se hisser au statut de soin anti-âge et de réflexe beauté pour – entre autres – revitaliser la peau, combler les rides, soulager les douleurs articulaires et faire briller les cheveux.

En 2025, avec le recul et les résultats de multiples études, peut-on vraiment parler de révolution dermatologique ou s’agit-il d’une nouvelle illusion marketing ?

Avant de questionner les experts, je me suis rendue au salon de la cosmétique de Londres pour tester pour vous le collagène sous des présentations parfois inattendues : poudres classiques à diluer mais aussi en smoothies, en chewing-gums, en crèmes glacées façon mochis et même en pâte à tartiner ! J’ai dégusté sur place (mais sachez que l’option “à emporter” est disponible à Londres , aussi facilement que pour commander un Chicken Tikka Massala ou une pizza royale). Sous ses allures de friandises -  enrichies de charbon actif, de caféine, de spiruline, de soja, de framboise ou encore de thé matcha, difficile de croire à ses vertues miraculeuses pour aider les peaux stressées à retrouver leur élasticité et leur éclat d’autrefois. Un bonbon qui rend beau / belle… mes oreilles ont adoré le discours des fabricants, mes papilles se sont régalées, ma peau est restée perplexe.

Il faut peut-être un long traitement. En attendant d’éclatants résultats…

Que dit la biochimie ? Que pensent les dermatologues ?

Une fois ingéré le collagéne est assimilé par l’organisme sous forme d’acides aminés pour reconstruire des protéines. Il est impossible de prévoir lesquelles. Ce n’est pas en mangeant de la cervelle de veau que vos neurones vont mieux fonctionner. Ce n’est pas en consommant des pieds de porc que les tendons de vos chevilles seront plus résistants. La salade de museau n’est pas reconnue pour effacer les rides du fumeur.

Dr Bouvresse dermatologue à Londres nous confirme que certains spécialistes ont constaté une amélioration de 5 à 10%, de l'hydratation de la peau aprés une cure de 3 mois. Le geste n'est donc pas inutile, mais les bénéfices semblent limités.

Les recherches sur l’épigénétique, sur les composés bioactifs ou sur la protection des télomères semblent plus prometteuses car elles s’appuient sur de véritables données scientifiques et se dirigent vers des solutions ciblées.

L’épigénétique entend agir sur les gènes en charge de la production de collagène et d’élastine sans modifier leur structure - un peu comme notre environnement et notre mode de vie peuvent influencer l’expression de ces gènes.

Les agents bioactifs comme les rétinoïdes et l’acide hyaluronique (qui sont des valeurs sûres) s’enrichissent aujourd’hui de nouveaux composants bénéfiques à la vitalité cutanée. On peut citer les extraits marins ou les adaptogènes qui ciblent directement les processus biologiques de la peau (comme le stress oxydatif, l’inflammation, les dégâts causés par les radicaux libres).

Les recherches sur les “télomères” visent elles à protéger ces petits “capuchons protecteurs” à l’extrémité des chromosomes. Leur raccourcissement à chaque division cellulaire aurait une grande part de responsabilité dans le vieillissement cutané.

Ces pistes scientifiques ouvrent des perspectives nouvelles et crédibles dans un avenir proche.

D’ici là, les meilleures routines beauté n’ont pas changé et leur efficacité est clairement démontrée : dormir suffisamment, manger équilibré, s'hydrater abondamment, ne pas fumer et se protéger du stress et des UV du soleil. La formule est simple et 100% bénéfique pour votre santé cutanée.